Gabon : près de 2000 milliards collectés sur le marché régional entre 2018 et 2022
Dans son document relatif à l’exécution de la dette publique gabonaise, la direction générale dédiée a présenté les grands axes de réflexion autour de cette question. Outre une tendance à la baisse des tirages sur financements extérieurs, elle présente une tendance à la hausse des financements intérieurs, notamment ceux collectés sur le marché régional. Entre 2018 et 2022, ils ont ainsi représenté près de 2000 milliards de FCFA. C’est 15% du PIB du pays.
Les tirages sur financements intérieurs (FININ) se sont chiffrés à 1922,8 milliards de FCFA entre 2018 et 2022. Rien que ça. Ils ont augmenté de 16,8% par rapport à la période 2017-2021. Une situation qui résulte de la présence accrue du Gabon sur le marché financier régional entre les deux périodes. C’est ce que révèle la direction générale de la dette, qui présente l’appétence du régime déchu pour le marché financier régional. 1905,8 milliards de FCFA qui représentent une hausse de 21,3% comparé à la période antérieure.
En effet, selon les autorités, cette présence active à Douala, siège de la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (BVMAC), avait pour principal objectif de renforcer la présence du Gabon sur le marché financier régional. C’est désormais chose faite avec cette mobilisation significative de ressources financières. Cette tendance positive confirme la capacité du Gabon à attirer des financements, c’est une chose. Mais on a pu le voir, elle est loin de refléter une amélioration des conditions économiques.
Comme une fuite en avant
En décidant d’axer sa stratégie sur le marché financier régional pour diversifier ses sources de financement, le Gabon à travers ses autorités, a surtout effectué une fuite en avant vis-à-vis des créanciers officiels. Ces derniers ont d’ailleurs blacklisté le pays récemment compte tenu de ses choix pour le moins offensifs et expansionnistes, surtout en cette période de volatilité économique mondiale.
Est-ce la bonne approche? Oui et non vu que les contours de ces emprunts sont toujours aussi opaques. Pour preuve, leur utilisation reste encore floue et ce n’est pas l’absence de rapport d’exécution budgétaire sur cette période qui dira le contraire. Le Gabon a-t-il intérêt à poursuivre cette stratégie? Oui au regard des besoins en financements et des portes fermées à un échelon plus haut et non parce que le pays a encore de nombreuses lacunes en matière de gouvernance.
GMT TV