Gabon : Paulette Akolly s’indigne des conditions de travail exécrables des magistrats à Makokou et Oyem

Le nouveau secrétaire permanent de la magistrature, Paulette Akolly, a récemment bouclé une mission d’inspection des juridictions sous tutelle avec un constat pour le moins alarmant en matière de conditions de travail des magistrats à Makokou et Oyem. Au terme de cette mission, elle a souligné la nécessité urgente d’améliorer ces conditions afin de garantir un service judiciaire de qualité aux citoyens de l’Ogooué-Ivindo et du Woleu-Ntem.
Lors de sa visite, Paulette Akolly a révélé que fréquenter les bâtiments abritant les services de justice est devenu un risque pour de nombreux usagers. L’objectif de son inspection était clair : évaluer le fonctionnement des juridictions et l’état des locaux dans lesquels exercent les magistrats, pour mieux apprécier les performances de ces derniers.
Des conditions de travail difficile
Elle a expliqué qu’il était impératif d’enclencher une opération de réfection des bâtiments judiciaires, une initiative qui pourrait grandement améliorer les conditions de travail des acteurs de la justice. « La Chambre provinciale des comptes d’Oyem est emblématique des mauvais conditions auxquelles sont confrontés plusieurs magistrats au Gabon. C’est un bâtiment qui peut s’écrouler à tout moment, tant il est fissuré », a-t-elle déploré.
Le tribunal de première instance de Makokou n’est pas mieux loti. Paulette Akolly a décrit un « vieux bâtiment », datant probablement des années 1977-78, « exigu et mal entretenu ». Elle a ajouté que les risques d’inondation se matérialisent dès les premières pluies, sans parler de l’état déplorable des installations électriques.
Outre ces préoccupations, la secrétaire permanente de la magistrature s’est également penchée sur un problème persistant : la détention préventive dans les prisons des deux localités. Sa tournée des quartiers de détention à Oyem et à Makokou a permis la libération de plusieurs dizaines de prisonniers. « À la prison centrale d’Oyem, nous avons trouvé 226 détenus préventifs. Nous avons réussi à obtenir la mise en liberté d’office de 46 d’entre eux. Quant à Makokou, sur les 39 détenus préventifs rencontrés, nous en avons libéré 8. Cela démontre le besoin urgent de réformes dans notre système judiciaire », a-t-elle déclaré.
GMT TV