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Gabon : Oyima trace les contours d’un nouveau cap économique post-FMI

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Dans une interview accordée à TV5 Monde, Henri-Claude Oyima, ministre d’État en charge de l’Économie, a confirmé son départ prochain de la tête de BGFIbank et précisé les contours d’un nouveau programme économique gabonais, conçu localement et destiné à rompre avec les logiques imposées jusque-là par le Fond monétaire international (FMI).

Le Gabon tourne résolument une page de son histoire économique. Dans une sortie remarquée sur TV5 Monde Afrique, Henri-Claude Oyima, ministre d’État en charge de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, a affirmé sa volonté de bâtir un modèle de développement « par les Gabonais et pour les Gabonais », marquant une inflexion stratégique majeure vis-à-vis des pratiques passées avec le Fonds monétaire international.

« Assez de programmes inefficaces, place à un modèle conçu au Gabon »

Interrogé sur le risque de voir le FMI imposer une nouvelle cure d’austérité au pays, Henri-Claude Oyima a répondu avec fermeté. « Le Gabon a connu 17 programmes avec le FMI. Ces programmes n’ont pas créé la croissance ni le développement souhaité par les Gabonais », a-t-il rappelé, citant Albert Einstein : « La faute de l’homme, c’est de faire toujours les mêmes choses et d’attendre des résultats différents. »

Il propose désormais un changement radical de paradigme : « Le programme que nous allons mettre en place sera conçu et élaboré par les Gabonais eux-mêmes. Et seulement après, nous demanderons l’appui du FMI. », a indiqué le ministre de l’Economie. 

Un Forum économique pour enclencher la souveraineté budgétaire

Afin de poser les bases de cette nouvelle orientation, le gouvernement organisera « dans les prochains jours » un forum économique national. Ce rendez-vous réunira les forces vives du pays afin de définir un programme économique cohérent, aligné sur les réalités locales, avant toute sollicitation d’appuis extérieurs.

Pour Henri Claude Oyima, il est urgent de capitaliser sur les nombreuses richesses inexploitées du pays. « Le Gabon a beaucoup de niches, beaucoup de choses que nous devons faire entre nous-mêmes avant de solliciter l’extérieur », a-t-il insisté.

Écrire la « belle histoire » du Gabon nouveau

Loin des recettes imposées, ce cap post-FMI vise à réaffirmer la souveraineté économique du pays. « Nous voulons écrire une nouvelle page, une nouvelle manière de concevoir notre économie », a déclaré Henri-Claude Oyima, qui incarne désormais une volonté affichée de rupture avec les logiques d’ajustement structurel.

Dans un contexte de post-transition politique et institutionnelle, le message est clair : l’économie gabonaise ne sera plus pilotée de l’extérieur. Reste à voir si les ambitions annoncées seront suivies d’un plan d’action réaliste et rigoureux.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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