Gabon : où en sont les rapports sociaux d’entreprises demandés par le gouvernement ?
Le mardi 2 janvier 2024, un communiqué du ministère en charge du Travail, alors dirigé par Solange Nguiakie, sommait les entreprises d’au moins 11 salariés de fournir leurs rapports sociaux de l’année 2023, rien que l’année 2023. Malheureusement, plus de deux mois plus tard, rien ou presque n’a été fait en ce sens et les dérapages juridiques concernant notamment le Code du travail se multiplient, au grand dam des salariés de moins en moins soutenus.
Dès sa prise de fonction en septembre dernier, Solange Nguiakie multipliait les visites de terrain en vue de s’assurer du respect du code de travail en vigueur en République gabonaise. Mettant à nu un certain nombre de vices de procédures et surtout d’abus, la désormais ancienne ministre du Travail, puisque remplacée depuis par Adrien Nguema Mba, sommait alors les entreprises d’au moins 11 salariés de présenter au gouvernement leurs rapports sociaux pour l’année 2023.
Par le biais d’un communiqué daté du mardi 02 janvier 2024, elle insistait ainsi sur la nécessité de fournir ces rapports pour lever plusieurs points d’attention dont le non-respect de la réglementation du travail. Force est malheureusement de constater que, plus de 2 mois après son départ du gouvernement, plus rien n’a bougé. Mieux, malgré les multiples dénonciations effectuées depuis l’arrivée du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), c’est le statu quo.
A qui profite cette situation ?
Pourtant considérée comme une exigence du Code du travail puisque regroupant les principales données chiffrées d’une entreprise et pouvant offrir une vision d’ensemble sur la situation d’une entreprise à niveau social et économique sur les années précédentes que ce soit en termes d’emploi, de rémunérations, de charges accessoires, de conditions de santé et de sécurité au travail, du nombre de salariés détachés, etc. Ces rapports sociaux ont donc été jetés aux calendes grecques par les responsables d’entreprises.
Affaiblissant les positions des salariés et renforçant celles des employeurs et surtout de ces entreprises d’intérims à l’origine d’un certain nombre de maux notamment dans le très discuté secteur pétrolier où la sous-traitance est depuis quelques années, devenue la norme en matière d’employabilité, ce manque de rigueur du gouvernement sur ce sujet n’a pour seule et unique conséquence, que de détériorer un peu plus chaque jour, les conditions de travail, la formation, la protection sociale et surtout l’employabilité. Une incongruité dans un pays qui compte plus de 70% de jeunes, dont plus de la moitié est au chômage.
Vraiment le CTRI me déçoit de plus en plus, je pensais que le gabonais était la priorité mais force est de constater que ce pas le cas.
On ne peut laisser les besoins primaires des gens qu’on dit aimer pour s’occuper de ses besoins secondaires quoiqu’important…. Bref, je suis vraiment découragée par ce nouveau gouvernement