A La UneDerniers articlesSOCIETE

Gabon: l’opération libérez les trottoirs, un échec cuisant du gouvernement

Ecouter l'article

Initiée le 21 juin 2021, la sulfureuse opération musclée dénommée « Libérez les trottoirs » n’a pas suffi à dissuader les commerçants. Près de 10 mois après, le gouvernement se heurte toujours au refus des opérateurs économiques et les commerçants qui reviennent chaque jour et sont toujours postés dans les grands carrefours du « Grand Libreville » où les policiers les avaient déguerpis comme des malpropres des mois plus tôt. 

PK12, Charbonnages, Awendjé et l’échangeur de Nzeng-Ayong, tous ces lieux remplis de commerçants ne semblent plus se plier aux injonctions données par le ministre de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, en juin dernier. Lequel avait lancé une opération qui visait à désengorger les trottoirs. La toile avait été choquée face à la violence des policiers et militaires dépêchés sur les lieux pour déguerpir les commerçants à qui on reprochait d’empêcher la bonne circulation des piétons non sans les inviter à se déployer dans les marchés.

Pour leur part, les commerçants sont prêts à engager un bras de fer contre les autorités gouvernementales. À défaut d’installer des tables, ce sont désormais des cailloux et des briques qui soutiennent les planches faisant office d’étables ou encore une bâche à même le sol sur laquelle sont installées les marchandises. « Les policiers et les gendarmes continuent de venir nous chasser de temps en temps mais on revient. Le marché qu’ils nous indiquent est loin et les clients n’arrivent pas là-bas du coup, si on reste au marché on va payer des taxes alors qu’on ne vend rien. Voilà pourquoi on revient » , a déploré un des commerçants du Charbonnages.

Preuve qu’en dépit de cette violence manifeste et gratuite, le message du gouvernement n’est pas passé, les trottoirs ont déjà repris leur rythme habituel. Il revient ainsi aux autorités gouvernementales de passer par d’autres mécanismes notamment une vaste campagne de sensibilisation afin d’indiquer aux commerçants et aux compatriotes la nécessité de rediriger leurs activités dans les marchés prévus à cet effet.

Andy Marvine Nze

Fils de Lambaréné, passionné d'écriture et féru des réseaux sociaux, qui a à cœur d'informer sur l'actualité gabonaise et internationale. Avant j'étais chef de classe, maintenant je suis titulaire d'un Master en Sciences Politiques et relations internationales

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page