Gabon : l’implantation de l’USAID menacée par la politique de Donald Trump ?

L’ouverture d’un bureau permanent de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) à Libreville, annoncée en octobre 2024, pourrait être compromise. Alors que le projet était vu comme une avancée diplomatique majeure entre le Gabon et les États-Unis, la récente réélection de Donald Trump change la donne. L’administration du président américain envisagerait purement et simplement la fermeture de cette agence, qui joue un rôle crucial dans le financement de nombreux programmes de développement, en particulier en Afrique.

Un projet pourtant bien engagé. L’USAID, qui œuvre depuis des décennies dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la bonne gouvernance, devait renforcer sa présence au Gabon en ouvrant un bureau national à Libreville. L’annonce en avait été faite à l’automne 2024, avec la promesse d’une implantation effective en 2025, dès que le Gabon aurait achevé son retour à l’ordre constitutionnel à l’issue de ses multiples échéances électorales (référendum, présidentielle, législatives et locales).

Cette initiative s’inscrivait dans le cadre d’un rapprochement entre Washington et Libreville, visant à renforcer la coopération entre les deux pays, après une période de flou diplomatique liée à la transition politique en cours. L’ouverture d’un bureau USAID aurait permis d’accentuer l’appui des États-Unis au Gabon, notamment dans des secteurs-clés comme l’environnement, un domaine où le pays bénéficie d’un capital naturel exceptionnel grâce à la forêt du bassin du Congo.

L’administration Trump veut-elle mettre fin à l’USAID ?

Cependant, à peine envisagée, l’implantation de l’USAID au Gabon est menacée par les nouvelles orientations politiques de Donald Trump. Selon plusieurs médias américains, le président réélu envisagerait la suppression pure et simple de l’agence, accusée d’être trop coûteuse et inefficace dans la gestion de l’aide au développement.

Le milliardaire Elon Musk, récemment nommé par Trump pour « réformer » le gouvernement fédéral, aurait également plaidé en faveur d’une réduction drastique de l’aide internationale et d’un recentrage des financements publics sur les priorités intérieures des États-Unis. Une mesure qui, si elle est appliquée, compromettrait non seulement l’implantation de l’USAID au Gabon, mais aussi l’ensemble de ses programmes en Afrique.

Le Gabon suspendu aux décisions de Washington

Pour l’instant, aucune décision officielle n’a encore été prise, mais la menace plane. Un possible démantèlement de l’USAID serait un coup dur pour le Gabon, qui aurait pu bénéficier d’un appui renforcé dans des secteurs stratégiques tels que la lutte contre le changement climatique, la conservation des forêts et la gouvernance locale.

À Libreville, les autorités suivent de près l’évolution du dossier, tout en espérant que la pression du Congrès américain et des partenaires internationaux permettra de préserver l’agence. Pour l’heure, l’ouverture d’un bureau permanent de l’USAID au Gabon semble plus incertaine que jamais, laissant planer le doute sur l’avenir de cette coopération.