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Gabon : l’exploitation forestière en déclin, une industrie en quête de solutions

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Le secteur de l’exploitation forestière au Gabon a connu une contraction significative en 2023, marquée par une baisse de 11,8 % de la production totale de bois, qui est passée de 4,34 millions de m³ en 2022 à 3,83 millions de m³ en 2023, selon les données du ministère des Eaux et Forêts. Une situation qui inquiète les acteurs du secteur et met en lumière les défis économiques et environnementaux auxquels l’industrie est confrontée.

Parmi les essences les plus exploitées, l’Okoumé, qui reste la principale ressource du pays, a connu une diminution de -5,3 %, passant de 2,3 millions de m³ en 2022 à 2,17 millions de m³ en 2023. D’autres essences stratégiques comme l’Andong (-19,9 %), l’Azobé (-15,9 %), le Padouk (-2,9 %) et l’Okan (-15,3 %) ont également enregistré des reculs significatifs.

Un secteur sous pression face aux défis environnementaux et économiques

Selon un expert du secteur, cette baisse s’explique par plusieurs facteurs. « Les restrictions environnementales et les nouvelles normes en matière d’exploitation forestière imposées par l’État ont ralenti l’activité, en plus d’un marché international plus exigeant sur l’origine et la traçabilité du bois », confie un cadre du Ministère des Eaux et Forêts.

En parallèle, la politique de transformation locale du bois, bien que bénéfique pour la création de valeur ajoutée, a mis en difficulté certaines entreprises qui peinent à moderniser leurs infrastructures et à s’adapter aux nouvelles exigences. « La transition vers une industrie de transformation nécessite des investissements lourds. Toutes les entreprises ne disposent pas des capacités financières pour suivre ce rythme », souligne un industriel du secteur.

Les livraisons aux usines également en repli

Outre la production brute, la quantité de bois livrée aux usines locales a également diminué de 6,2 % en 2023, pour s’établir à 2,47 millions de m³. L’Okoumé, bien que toujours dominant, a subi une baisse de -6,4 %, tandis que les bois divers ont chuté de -5,7 %. Un responsable d’une entreprise de transformation explique cette tendance par la rareté croissante du bois et les difficultés logistiques. « Le transport du bois vers les usines reste un défi, avec des infrastructures routières dégradées et des coûts de logistique en hausse », affirme-t-il.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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