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Gabon: les Ndzini en mode suprématie dans la Sébé-Brikolo

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Riche de près d’une cinquantaine d’ethnies, le Gabon devrait promouvoir l’égal accès aux hautes fonctions politiques et administratives à chacune d’elles. Ce qui n’est malheureusement pas le cas dans certaines localités du pays où le gouvernement semble ignorer cette donne qui pourtant est le socle du vivre ensemble. C’est le cas dans le département de la Sébé-Brikolo où les élections sénatoriales des 31 janvier et 07 février 2021 auront laissé entrevoir une fois de plus l’accaparement par les Ndzini, ethnie apparentée Téké, qui semble s’être appropriée l’ensemble des postes au détriment des Mbédé, ethnie elle, apparentée Kota, rompant ainsi le principe de l’équité socio ethnique en cours depuis la nuit des temps.

Si dans sa parution n°492 du mercredi 03 février 2021 l’hebdomadaire La Loupe sur la victoire aux élections sénatoriales au forceps de Luc Oyoubi, surtout après son échec aux primaires du Parti démocratique gabonais, il revient sur la disparité dans le partage de postes entre les deux principaux groupes ethniques dans le département de la Sébé-Brikolo. Il faut dire, qu’avec l’élection de l’ancien ministre de l’Economie au Sénat, tous les postes semblent entre les mains des Ndzini.

Membre du gouvernement, sénateur et député sont issus du même groupe ethnique, une situation qui peut susciter des interrogations alors que le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, par ailleurs président du Parti démocratique gabonais, prône « l’égalité des chances » dans tous les domaines. « A la vérité, la nomination de Luc Oyoubi, comme sénateur de la Sébé-Brikolo pose un problème sociologique très profond et hautement dangereux pour la contrée », fait remarquer La Loupe.

Un traitement qui dès lors rompt le principe d’équilibre qui devrait gouverner la gestion de l’espace public. Il faut dire que des exemples dans ce domaine ne manquent pas. A Ndjolé, alors qu’il avait été battu Raphaël Mangouala a été repêché par les instances du « parti de masse » pour occuper le poste de sénateur, ce pour éviter des frustrations au sein des populations du groupe ethnique Mériè qui dans la configuration actuelle donne l’ensemble des postes à l’ethnie Fang.

« Un pays fonctionne sur la base des équilibres socioethniques. L’harmonie dans une Nation procède de ces équilibres. Imaginez un seul instant, vous faites un gouvernement où il n’y a aucun fils de l’Ogooué-Maritime, aucun fils de la Nyanga ou encore de la Ngounié en quoi cela va être un gouvernement de la République ? », a fait remarquer un observateur avisé de la vie politique du pays.Ainsi, note La Loupe, « cette configuration, sauf à jouer à l’hypocrisie, la sérénité et l’harmonie, ne peut régner dans la Sébé-Brikolo ».

Il convient donc pour le président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de garant de l’unité et de la cohésion nationale du pays de mettre en pratique ce principe d’équilibre pour éviter des frustrations inutiles au sein de la population surtout si ce dernier souhaite effectivement rempiler à la tête du Gabon en 2023.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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