Gabon : Les étudiants de LIBS en colère face au 5ème report des soutenances !

À Libreville, les étudiants de la Libreville Business School (LIBS), principalement de la promotion 2023-2024, mais aussi des cohortes précédentes, ont exprimé leur profonde frustration. Confrontés à un cinquième report de leurs soutenances de fin d’études depuis 2024, ces derniers dénoncent une situation qu’ils qualifient d’« inacceptable » et d’« abus » de la part de leur établissement dirigé par Marie-Françoise Rogombe.
« Nous avons tout fait : validé nos crédits, effectué nos stages, déposé nos rapports, et payé les frais de soutenance – 300 000 FCFA pour les licences, 400 000 FCFA pour les masters », a déclaré l’un des représentants du collectif des étudiants de LIBS. Le tout, la voix empreinte d’indignation. Pourtant, malgré ces efforts, aucun calendrier clair n’a été communiqué. Initialement prévue pour octobre 2024, la soutenance a été repoussée à cinq reprises – décembre, février, avril, puis le 3 mai 2025.
Bourses suspendues, parcours chamboulés, des étudiants dans le désarroi !
Si des relances ont été faites, il ressort des dires des plaignants que qu’aucun jury n’a été désigné encore moins un programme établi. Pire, la direction générale justifie ces reports par des motifs flous, comme l’attente de « l’investiture du président de la République ». Une réponse jugée absurde par les étudiants. « Quel est le lien entre une cérémonie nationale et nos soutenances dans un établissement privé ? » s’interroge le collectif.
Ce silence administratif a des conséquences dramatiques. Les résultats du sixième semestre, conditionnés à la soutenance, sont bloqués. Toute chose qui met en péril les bourses de certains étudiants. Lesquelles sont retirées faute de justificatifs à fournir à l’Agence nationale des Bourses du Gabon (ANBG). D’autres, incapables de subvenir à leurs besoins à Libreville, abandonnent ou recommencent ailleurs, avec « le stress, les dépenses et la honte » que cela entraîne.
L’ANBG complice d’un emprisonnement orchestré sur des jeunes gabonais ?
Dans ses dénonciations le collectif relève « une lenteur administrative chronique ». Le tout ponctué d’un « manque de respect » et une « indifférence » face à leur avenir. Leurs revendications sont claires : une communication urgente sur un calendrier réel, des explications sur l’utilisation des frais de soutenance, et un dialogue permanent avec l’administration. Ces étudiants en fin de cycle, qui n’aspirent qu’à aller fréquenter ailleurs, interpellent également l’État gabonais.
Doit-on rappeler que c’est l’État qui via l’ANBG a décidé de les envoyer dans cet établissement ? Conscient de cette réalité, les étudiants de LIBS privés de soutenance et de leurs parchemins réclament un contrôle renforcé des établissements privés et des calendriers de soutenance uniformes, à l’image du baccalauréat. « Nous ne demandons ni faveur ni privilège, juste le droit de soutenir, d’obtenir nos diplômes et d’avancer », conclut une représentante. Ce cri de détresse, adressé à LIBS et au ministère de l’Enseignement supérieur, résonne comme un appel à la justice.
GMT TV