A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Gabon : les binationaux éligibles à la députation sans renoncer à leur seconde nationalité

Ecouter l'article

Le Gabon vient d’ouvrir une nouvelle page de son histoire politique avec l’entrée en vigueur d’un nouveau Code électoral. Parmi les dispositions marquantes, figure l’éligibilité des binationaux à l’Assemblée nationale sans obligation de renoncer à leur seconde nationalité. Cette réforme, inscrite à l’article 188 du Code, marque une avancée significative en matière d’inclusion politique.

À la lecture de l’article 188 du nouveau Code électoral, tout Gabonais d’origine âgé de 18 ans au moins, jouissant de ses droits civils et politiques, peut se porter candidat aux élections législatives. Et ce, même s’il détient une autre nationalité. Cette mesure contraste avec l’inéligibilité des étrangers ayant acquis la nationalité gabonaise, qui restent exclus de la course à la députation. Ainsi, le législateur gabonais distingue clairement les Gabonais d’origine des naturalisés.

Entre liberté et conflits d’intérêts directs !

Si les concepteurs de ce Code électoral soutiennent qu’il s’agit d’une évolution législative qui répond à une demande croissante de la diaspora gabonaise, le réalité est qu’il s’y dégage une hypocrisie fantoche. En effet, les autorités de la transition témoignent d’une volonté d’adapter le cadre juridique aux réalités d’un monde globalisé, où les doubles nationalités sont de plus en plus courantes. 

Pour ses défenseurs, cette réforme renforce la démocratie en élargissant le champ des candidatures potentielles, quelles qu’aient été leurs trajectoires. Toutefois, cette mesure ne fait pas l’unanimité. Certains critiques y voient un risque de conflits d’intérêts ou de loyautés partagées. Mais, comment limiter l’accès à certains postes tout en autorisant les binationaux à voter des lois malgré leur appartenance à deux parties ?

Une question qui reste sans réponse à l’aube des joutes électorales. Tout porte à croire que seule l’élection présidentielle revêt une importance pour l’exécutif. Que tout individu, même lié à une patrie externe, peut influencer de par sa position de député, la législation de notre pays. Une ouverture risquée qui semble être assumée par le législateur gabonais. Reste à voir comment cette disposition sera appliquée et son impact.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page