Gabon : les baux administratifs coûteront 17,6 milliards à l’Etat en 2025
En 2025, l’État gabonais prévoit de dépenser 17,6 milliards de FCFA pour les baux administratifs, une enveloppe budgétaire qui suscite des interrogations. Ce montant, équivalent à celui investi dans des secteurs stratégiques comme l’aménagement du territoire, le tourisme ou la culture, soulève la question de la pertinence de cette allocation. Dans un contexte où le pays fait face à des défis économiques majeurs et cherche à optimiser ses finances publiques, la gestion de ces baux devient une problématique coûteuse pour l’État.
Consacrer 17,6 milliards de FCFA aux baux administratifs paraît disproportionné, surtout lorsqu’on la compare aux sommes investies dans des secteurs cruciaux pour le développement économique et social du pays. L’aménagement du territoire, par exemple, est essentiel pour stimuler la croissance régionale, améliorer les infrastructures et encourager les investissements. De même, les secteurs du tourisme et de la culture sont des leviers potentiels de diversification économique qui pourraient contribuer à réduire la dépendance du Gabon aux industries extractives.
Or, l’État semble privilégier des dépenses administratives récurrentes au détriment d’investissements porteurs pour l’avenir du pays. La question qui se pose est de savoir ce que ces 17,6 milliards alloués aux baux administratifs apportent réellement en termes de services publics et d’efficacité administrative. Depuis des années, l’État gabonais s’appuie sur la location de bâtiments privés pour abriter certaines de ses administrations, sans pour autant que cela se traduise par une amélioration tangible des conditions de travail ou de la qualité des services publics. Au lieu de réduire ces dépenses, elles semblent stagner, voire augmenter, sans résultats palpables comme ce sera le cas en 2025 avec une hausse de plus de 2 milliards de FCFA.
L’alternative de la rationalisation et des économies
La problématique des baux administratifs révèle aussi une mauvaise planification à long terme. Plutôt que de consacrer chaque année des milliards de FCFA à la location de bureaux, l’État pourrait envisager d’investir dans la construction de bâtiments administratifs publics. Une telle initiative permettrait, à terme, de réduire la dépendance aux locations privées et d’optimiser les ressources publiques. En investissant dans des infrastructures pérennes, le gouvernement gabonais pourrait réaliser des économies substantielles sur le long terme, tout en améliorant les conditions de travail des agents publics.
Le coût des baux administratifs représente une opportunité manquée de soutenir des secteurs clés comme le tourisme ou la culture, qui manquent cruellement de financements. Dans un pays riche en biodiversité et en patrimoine culturel, un investissement accru dans ces secteurs pourrait générer des retombées économiques considérables, en attirant des visiteurs et en créant de l’emploi. Or, en allouant des sommes importantes à des dépenses récurrentes comme les baux, l’État limite sa capacité à encourager des initiatives qui pourraient diversifier l’économie gabonaise.
GMT TV