Gabon : le budget 2025 tient-il compte des attentes du FMI?
Le projet de loi de finances 2025 du Gabon est censé marquer une étape importante dans la gestion budgétaire du pays. Il intervient un an après le “coup de Libération”. Ce budget 2025 s’inscrit dans un contexte régional où le FMI met l’accent sur les réformes structurelles nécessaires pour soutenir la croissance dans l’Afrique subsaharienne. Comparer les prévisions budgétaires du Gabon à celles des pays de la région devait permettre de mieux comprendre les défis et les opportunités auxquels le pays est confronté. Mais qu’en est-il?
Le FMI, dans son rapport d’octobre 2024 sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne, a insisté sur la nécessité pour les pays de diversifier leurs sources de revenus et d’améliorer la gestion des finances publiques. Le Gabon, bien que dépendant des ressources naturelles comme le pétrole et le manganèse, affiche ainsi des ambitions de diversification. Cependant, son budget 2025 semble encore fortement tributaire des recettes provenant de l’exploitation minière et pétrolière, ce qui le place en décalage avec les recommandations du FMI.
En effet, sur le plan des dépenses publiques, le FMI préconise une meilleure maîtrise des coûts de fonctionnement, en particulier ceux liés à la masse salariale. Le Gabon prévoit en 2025 une masse salariale atteignant 825,3 milliards de FCFA, un chiffre élevé comparé aux capacités économiques du pays. Pourtant, les administrateurs du FMI, ont appelé les gouvernements de la région à privilégier des investissements dans les infrastructures et le capital humain, afin de soutenir une croissance durable à long terme.
Le budget 2025 tient-il compte des attentes du FMI?
C’est en cela que la question de savoir si le budget 2025 tient compte des attentes du FMI prend tout son sens. Si malgré ces divergences, certaines priorités budgétaires du Gabon sont en phase avec les attentes du FMI, le peu d’accent mis sur l’amélioration de la transparence budgétaire et la lutte contre la corruption pose question. Les défis liés à l’exécution des réformes persistent. Le budget 2025 reste en partie déconnecté des recommandations du FMI en matière de diversification économique et de gestion des dépenses.
Pour combler cet écart, le pays devra accélérer la mise en place de réformes structurelles afin de soutenir une croissance plus équilibrée et résiliente. On ne le répètera jamais assez. Injecter 28 milliards de FCFA dans l’organisation d’un référendum était-il opportun dans un contexte où le pays manque encore du minimum était-il nécessaire? Une autre question qui vaut son pesan d’or dans un environnement en pleine mutation.