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Gabon : les auto-entrepreneurs mis en marge des marchés publics

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Annoncée à grandes pompes dans la presse, l’accès aux PME gabonaises reste une source de préoccupation majeure pour les auto-entrepreneurs locaux. Ces derniers, malgré leur impact significatif sur la création de richesses et leur contribution à l’économie nationale, sont souvent marginalisés au profit des entreprises étrangères ou des grands groupes déjà bien établis.

Grands absents du sommet Gabon – France déroulé à Paris, les auto-entrepreneurs déplorent une marginalisation de la table des opportunités d’affaires censées être rendues plus accessibles sous le CTRI. En dépit du fait que ces structures jouent un rôle crucial dans la stimulation de l’économie locale. Leur capacité d’innovation et leur dynamisme permettent de répondre rapidement aux besoins du marché, créant ainsi des emplois et augmentant la consommation. 

De la nécessité de libéraliser effectivement les marchés publics

L’octroi de marchés à ces acteurs émergents est non seulement une reconnaissance de leur potentiel, mais aussi un levier indispensable pour la diversification et la résilience de l’économie gabonaise. C’est en tout ce que soutient Sylvère Mickala, président du syndicat des auto-entrepreneurs du Gabon. « Le système fiscal empêche l’épanouissement des petits entrepreneurs, l’État fait payer systématiquement l’impôt sans se soucier de savoir si vous avez eu des marchés ou pas, en plus, s’acquitter de cette dette est l’une des conditions pour participer aux appels d’offre », a-t-il suggéré.

Car faut-il rappeler que plusieurs obstacles freinent l’accès aux marchés publics pour les auto-entrepreneurs dans notre pays. Premièrement, les exigences strictes, telles que le solde des impôts, favorisent souvent les entreprises ayant déjà une solide assise financière, laissant peu de place aux auto-entrepreneurs en phase de développement. Deuxièmement, une part significative des marchés publics est attribuée aux entreprises étrangères, au détriment des compétences locales. Enfin, les pratiques de favoritisme, où les marchés sont souvent attribués à des réseaux de copinage, aggravent la situation en excluant systématiquement de nouveaux entrants du paysage économique.

Des conséquences inéluctables

Ces pratiques ne font que renforcer un cycle de sous-développement. En privant les auto-entrepreneurs des opportunités de croissance, le Gabon se prive également d’une source d’innovation et de dynamisme économique. Il est essentiel de repenser les critères d’attribution des marchés publics pour inclure davantage les entrepreneurs locaux. Une telle inclusion permettrait non seulement de diversifier les acteurs économiques, mais aussi de répartir équitablement les richesses et de stimuler une croissance inclusive.

La restauration des institutions c’est aussi favoriser un développement économique durable et équitable, le Gabon doit impérativement revoir sa politique d’attribution des marchés publics. En valorisant les auto-entrepreneurs et en leur offrant un accès équitable aux opportunités, le pays pourra tirer parti de leur créativité et de leur capacité à stimuler l’économie nationale. Il est temps de mettre fin aux pratiques discriminatoires dantant et de promouvoir une culture d’équité et de transparence dans l’attribution des marchés publics afin que le Gabon connaisse cet essor vers la félicité .

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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