Gabon : les apprenants du lycée Léon Mba édifiés sur les grossesses précoces et la précarité menstruelle
Du 28 au 29 octobre 2024, l’association des anciens élèves du Lycée national Léon Mba (LNLM) a animé une campagne de sensibilisation sur le phénomène de grossesses précoces et de précarité menstruelle. Une initiative qui aura permis d’informer et d’éduquer les apprenants sur les méthodes de prévention et les conséquences de ce phénomène alarmant.
Au Gabon, des données récentes, compilées par le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Gabon Égalité et le ministère de la Santé, ont révélé que 50 % des Gabonaises sont élèves-mères à seulement 19 ans. Une situation particulièrement préoccupante, car de nombreuses jeunes filles tombent enceintes avant d’atteindre l’âge de 20 ans, rendant leur parcours scolaire extrêmement difficile et les poussant souvent à abandonner leurs études.
Les anciens élèves du LNLM contre les grossesses précoces et la précarité menstruelle
C’est donc dans l’optique de contrer ce fléau qui est très présent dans le milieu scolaire, que les anciens élèves du lycée national Léon Mba ont décidé de mettre en place des journées de sensibilisation afin d’édifier les apprenants. « L’objectif visé est d’amener les jeunes scolarisés à adopter des comportements plus responsables, c’est-à-dire déjà commencer par repousser au maximum l’âge d’entrée dans la sexualité pour éviter que la maternité précoce n’ait un effet sur la poursuite de leur scolarité », a expliqué Bertille Nadia Kombila Kombila, consultant international en santé sexuelle et de la reproduction des adolescents et des jeunes, par ailleurs ancienne élève du Lycée National Léon Mba.
Autre point, phénomène abordé également lors de cette session de sensibilisation: la question de la précarité menstruelle, c’est-à-dire la difficulté difficile pour les jeunes filles à se payer des protections hygiéniques à cause d’un revenu faible. Selon l’Unesco, en Afrique subsaharienne, une fille sur dix ne va pas à l’école pendant son cycle menstruel. Ce qui correspond à 20% de temps scolaire perdu chaque année pour elle
Lors de la première journée, les apprenants ont participé à divers ateliers interactifs et discussions éducatives, abordant des thèmes importants tels que la santé reproductive, la protection et le bien-être des jeunes filles. Les séances ont également traité des enjeux liés à la précarité menstruelle et des stratégies pour éviter les grossesses précoces.
L’objectif principal de cette campagne est de déconstruire les préjugés entourant les grossesses précoces et d’équiper les jeunes filles avec les connaissances nécessaires pour comprendre et éviter ces phénomènes. Les informations partagées lors de ces sessions ont été bien accueillies par les participants, qui ont manifesté un intérêt pour le sujet en posant de nombreuses questions.