Gabon : le gouvernement accélère sa diplomatie universitaire avec le Brésil et la Turquie

À l’heure où la diplomatie du savoir devient un levier essentiel de développement, le Gabon vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie d’internationalisation de l’enseignement supérieur. Ce mardi 22 avril 2025, la ministre Marcelle Ibinga épouse Itsitsa a successivement reçu les ambassadeurs du Brésil et de la Turquie, confirmant ainsi la volonté de Libreville de renforcer ses alliances éducatives stratégiques.

Avec le Brésil : promouvoir la langue portugaise et booster la recherche. La première audience, accordée à Son Excellence Miguel Franco, Ambassadeur du Brésil, a permis de poser les bases d’une coopération linguistique et scientifique renforcée. À court terme, l’accent sera mis sur l’organisation de la Journée internationale du Portugais, prévue le 6 mai prochain à la Bibliothèque universitaire de l’Université Omar Bongo. Un événement hautement symbolique qui vise à « faire du portugais un véritable outil académique pour nos étudiants », a souligné la ministre.

Au-delà des aspects linguistiques, les discussions ont porté sur des perspectives de collaboration scientifique. « Nous souhaitons favoriser la mobilité des chercheurs et développer des projets de recherche conjoints entre nos deux pays », a précisé Miguel Franco, insistant sur l’importance de transformer les liens culturels en dynamiques universitaires concrètes.

Avec la Turquie : cap sur l’innovation et l’enseignement numérique

Dans la foulée, Son Excellence Can Incesu, Ambassadeur de la République de Turquie, a été reçu pour une séance de travail axée sur les avancées technologiques. Les échanges ont notamment fait suite à la visite officielle d’une délégation gabonaise à Ankara en février dernier. À cette occasion, l’accent avait été mis sur la numérisation de l’enseignement supérieur, un axe désormais prioritaire.

Parmi les réalisations concrètes figure l’inauguration récente de l’Espace Numérique Ouvert (ENO) de la Zone Économique Spéciale de Nkok. Ce projet, fruit d’une collaboration turco-gabonaise, vise à démocratiser l’accès au savoir numérique et à offrir de nouvelles opportunités aux étudiants gabonais. « L’éducation numérique est la clé pour préparer nos jeunes aux métiers de demain », a rappelé Marcelle Ibinga.

Une stratégie d’ouverture assumée

Ces initiatives illustrent une approche résolument proactive du Gabon pour diversifier ses partenariats universitaires et s’aligner sur les standards internationaux. Avec le Brésil et la Turquie, Libreville entend miser sur une diplomatie universitaire pragmatique, tournée vers la recherche, l’innovation pédagogique et l’intégration régionale.

« Nos priorités sont claires : rendre notre enseignement supérieur plus attractif, plus inclusif et plus connecté aux réalités du monde contemporain », a résumé la ministre à l’issue de ces rencontres. Une ambition qui, au-delà des discours, s’incarne désormais dans des projets tangibles.