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Gabon : la précarité, le triste quotidien des enseignants bénévoles

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Au Gabon, la précarité des enseignants bénévoles reste une réalité alarmante. Ces éducateurs, pourtant essentiels au bon fonctionnement du système scolaire, font face à des conditions de vie et de travail extrêmement difficiles. Leur situation précaire interpelle, tant elle reflète ce que notre pays à de moins reluisant à offrir à ces personnels essentiels et ces petites mains, qui font ces travaux de fonds jours après jours. Prenant le pas de nos confrères du bimensuel Echos du nord dans sa livraison du vendredi 17 mai 2024, notre rédaction revient sur la situation de ces précarisés de l’enseignement, qui pourrait pourtant constituer une réponse au déficit en enseignants que connaît le pays.

Face à un déficit criant en personnel éducatif affectant particulièrement les zones rurales, on a assisté à la naissance du système d’enseignants bénévoles. Des compatriotes qui soucieux de l’avenir de la jeunesse se sont engagés bénévolement pour dispenser des cours. En dépit de leur motivation à offrir des opportunités de réussite aux enfants de l’arrière-pays, ce nouveau genre d’enseignants exerce dans la précarité sous le regard indifférent du ministère de l’Education nationale. Une « exploitation », pour reprendre les termes de nos confrères, de l’homme par l’Etat, dans un pays qui dispose pourtant de ressources colossales (le Gabon vient par exemple de franchir le cap des 230 000 barils/ jour de production pétrolière) qui pourraient être dédiées à l’éducation et surtout, à ces volontaires qui ne ménagent aucun effort. 

Le quotidien difficile des enseignants bénévoles

En effet, ces éducateurs bénévoles travaillent souvent dans des conditions extrêmement difficiles, sans salaires fixes ni aucun avantage social. Ils doivent, comme leurs confrères, faire face à des classes surchargées, avec peu de ressources pédagogiques et des infrastructures scolaires inadéquates. Cette situation a des répercussions directes non seulement sur leur moral et leur bien-être, mais aussi sur la qualité de l’éducation qu’ils peuvent offrir. Malgré le rôle crucial des enseignants bénévoles dans l’essor de la jeunesse gabonaise, leurs appels à l’aide restent largement ignorés par les autorités. A maintes reprises, ils sont montés au créneau pour réclamer une reconnaissance de leur travail. Leurs revendications incluent des rémunérations dignes, des contrats officiels et des conditions de travail améliorées, mais rien n’y fait.  

A quand la reconnaissance ?

C’est là toute la question. Quand on sait que depuis plusieurs années les enseignants bénévoles se plaignent de leur sort. Si l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a fait naître en eux une lueur d’espoir 9 mois après, rien n’a été fait. C’est une énième année académique qui s’achève sans que la condition des enseignants bénévoles n’ait été revue pendant que les hommes en uniforme jouissent de tous les privilèges. Cette situation soulève des questions quant à l’engagement réel du gouvernement envers l’amélioration du système éducatif.  « Il n’est pas rare de constater dans les zones enclavées que toute une école primaire soit tenue par ces enseignants bénévoles lesquels ont la lourde mission de préparer les élèves au certificat d’études primaires (Cep) et de les conduires dans leurs centres sans le moindre sou », a souligné Echos du nord. 

Lors de son séjour dans la province de l’Ogooué Ivindo, la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, s’est engagée à former les enseignants bénévoles. Cet engagement pourrait représenter une lueur d’espoir pour ces éducateurs si les promesses se traduisent en actions concrètes. Une formation adéquate et une reconnaissance officielle pourraient améliorer leurs conditions de vie et renforcer le système éducatif gabonais dans son ensemble. Gageons que cet engagement se concrétise.

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