Gabon : la dette publique «conventionnée» chiffrée à 7072 milliards de FCFA à fin septembre
À la fin du mois de septembre 2024, la dette publique du Gabon a atteint un montant record de 7072 milliards de FCFA. Ce chiffre, publié par la Direction générale de la dette publique, confirme la tendance à la hausse de l’endettement gabonais ces dernières années, une situation qui a suscité de vives préoccupations sur la soutenabilité des finances publiques. Cette dette « conventionnée », qui englobe les emprunts souscrits par l’État dans le cadre d’accords formels avec les créanciers bilatéraux et multilatéraux, reste une source de tensions dans la gestion budgétaire du pays.
La dette publique gabonaise a connu une croissance significative ces dernières années, alimentée par les emprunts extérieurs, principalement auprès des institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale. Selon les données récentes, la dette extérieure a contribué de manière substantielle à ce total, bien que la part de la dette intérieure, contractée auprès des banques commerciales et autres créanciers locaux, reste non négligeable.
Cette hausse de la dette a coïncidé avec une série de projets d’infrastructures, de programmes de développement et une gestion budgétaire marquée par des besoins de financement croissants. Le FMI, dans ses récentes analyses, a estimé que la dette extérieure pourrait continuer à augmenter à moyen terme si des réformes structurelles et une gestion plus rigoureuse des finances publiques ne sont pas mises en place. Le gouvernement gabonais, sous la transition en cours, a pris des mesures visant à maîtriser l’endettement, mais l’impact de ces réformes sur la dette globale reste à évaluer.
Le poids des intérêts et des emprunts
Un autre aspect préoccupant de la dette publique gabonaise concerne le coût des intérêts. En 2025, le Gabon devra s’acquitter d’intérêts sur ses emprunts extérieurs et intérieurs d’un montant significatif, représentant une part non négligeable des dépenses publiques. Le paiement des intérêts sur la dette est crucial pour maintenir la crédibilité du pays auprès des créanciers internationaux et éviter une détérioration de sa note de crédit.
Les autorités gabonaises ont exprimé leur intention de renforcer la gestion de la dette et d’opter pour des emprunts à des conditions plus avantageuses, notamment dans le cadre de réformes proposées pour une meilleure maîtrise des finances publiques. L’impact de ces changements sur la capacité du pays à rembourser sa dette sans compromettre ses priorités de développement reste à être déterminé.
La Direction générale de la dette publique du Gabon, en collaboration avec les partenaires financiers internationaux, a entrepris un processus de réévaluation de la situation de la dette pour identifier des solutions visant à alléger le fardeau financier du pays. Parmi les solutions envisagées, on évoque une restructuration partielle de la dette, ainsi que l’optimisation des ressources en provenance des emprunts internes.
À mesure que le Gabon s’engage dans des réformes pour assainir ses finances publiques, la situation de la dette reste un défi majeur. La dette conventionnée à 7072 milliards de FCFA à la fin de septembre 2024 n’est pas uniquement un chiffre alarmant, mais un indicateur des enjeux économiques et politiques à venir. Le gouvernement devra impérativement conjuguer efforts de désendettement, développement économique et stabilité budgétaire pour éviter une crise de la dette.