Gabon : la CNR et TELEMA dénoncent l’anomalie démocratique des candidatures des militaires et magistrats
La Coalition pour la Nouvelle République (CNR) et la plateforme TELEMA ont exprimé leur profonde préoccupation face à la dérive institutionnelle que représente l’adoption du nouveau Code électoral autorisant la candidature des militaires et des magistrats aux prochaines élections politiques au Gabon. Dans une déclaration conjointe, ces deux entités dénoncent une rupture grave avec les principes fondamentaux de la démocratie et un risque majeur pour la stabilité du pays.
Dans leur déclaration, la CNR et TELEMA rappellent l’espoir suscité par le coup d’État du 30 août 2023, qui avait mis fin au régime d’Ali Bongo Ondimba et promis une refondation des institutions. Cependant, selon eux, la mise en œuvre de la feuille de route de la Transition s’est progressivement éloignée des aspirations populaires. « L’objectif premier des militaires semble être la conservation du pouvoir et non la restauration des institutions »,affirme la déclaration, pointant du doigt une série de décisions qui s’éloignent des engagements initiaux du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Un Code électoral contesté
La nouvelle loi électorale, adoptée malgré une abstention massive au référendum constitutionnel de novembre 2024, est jugée comme le texte le plus dangereux et le plus incongru du monde, selon les auteurs du communiqué. « En permettant aux militaires et aux magistrats de se porter candidats aux élections politiques, le CTRI consacre une politisation de corps qui sont censés garantir l’État de droit », dénoncent-ils.
Ce scénario pourrait aboutir à une situation où des militaires jugeraient des contentieux électoraux impliquant leurs propres camarades ou encore où des magistrats seraient en position de décider du sort de leurs adversaires politiques.
Au-delà de la question des candidatures des militaires et des magistrats, la CNR et TELEMA dénoncent un découpage électoral inéquitable, qui favorise certaines provinces au détriment d’autres, ainsi qu’une caution présidentielle exorbitante de 30 millions de FCFA, qui restreint l’accès aux élections à une élite financière. « Cette élection n’aura de démocratique que le nom. Nous assistons à une reproduction du modèle PDG d’antan, sous un autre visage », regrettent-ils dans leur déclaration.
GMT TV