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Gabon : de la nécessité d’encadrer le rôle de la 1ere dame avant une récidive Sylvia

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Dans un pays où la toute-puissance de la femme du chef de l’État a démontré ses limites et exposé la nation au pire, il semble plus que judicieux de se pencher sur la légalisation de ce statut très prisé. Ainsi, le législateur gagnerait à définir les prérogatives de celle censée accompagner le premier des Gabonais et ce, sans que ces dernières semaines confondent encore à celles reconnues aux dépositaires de la puissance publique.

Au Gabon, comme dans la majorité des pays du monde, la première dame, entendue comme l’épouse du Chef de l’État, n’a aucun attribut spécifique. Seulement, cette absence d’encadrement juridique n’empêche pas à ces dames de participer activement aux activités politiques et sociales tant sur le plan national et international. Un état de fait qui fonde l’intérêt de lui conférer un statut délimité à aux aspects sociétaux.

La première dame : une simple citoyenne du monde

C’est sans risque de se tromper que l’on peut affirmer que l’épouse du premier des Gabonais est une ambassadrice désignée des causes sociales que son leadership devra mettre en exergue. Si Joséphine Kama semblait effacée, feue Edith Lucie Bongo Ondimba avait su peser de tout son poids pour assurer aux personnes atteintes de VIH/Sida un mieux-être dans une société qui les juge et les marginalise. 

Un dynamisme qui avait été mis à mal par sa successeuse Sylvia Bongo Ondimba qui avait tout remis à plat pour mettre en avant la lutte contre les violences faites aux femmes, aux orphelins ainsi qu’aux veuves. Une noble action qui s’était malheureusement accompagnée d’une gabegie odieuse sous le nez et la barbe des autorités publiques d’antan. Un laisser-aller qui s’était accentué avec l’accident vasculaire cérébral (AVC) subi par Ali Bongo Ondimba en novembre 2018. 

Encadrer pour éviter le pire 

Si la proposition avait été faite par Zita Oligui Nguema, quelques jours après l’ascension de son époux à la magistrature suprême via le coup d’État orchestré avec le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), la question reste cependant pendante. D’aucuns estimant que la femme du Chef de l’État ne devrait en aucun cas bénéficier d’un cadre normatif. Pourtant la régente sous Sylvia Bongo Ondimba a révélé que l’absence de texte n’empêche en rien l’expression de toute-puissance. 

Toute chose qui implique une délimitation expresse de ses prérogatives. Ne dit-on pas que l’inexistence d’une limite entraîne l’impossibilité de sanction envers la personne qui verse dans l’excès? Le législateur gabonais devrait donc s’atteler à paramétrer un cadre qui permette à toutes celles jouissant de ce statut de mener à bien leurs missions dans le respect de la loi.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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