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Gabon : coûts de fonctionnement accrus, risques de déficits budgétaires, ces risques qui pèsent sur l’économie

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3696 milliards de FCFA prévus au titre du Plan national de développement pour la transition (PNDT). Déjà 636 milliards de FCFA injectés dans le cadre du rachat d’Assala et 720 milliards de FCFA prévus d’ici 5 ans pour le remboursement à Gunvor, partenaire de l’État dans ce rachat. 4 milliards de FCFA de plus pour le rachat de 35% des parts d’Agro Business Group. 12 milliards de FCFA par mois en subventions diverses. 100 milliards de plus pour les bourses au secondaire et au supérieur. L’Etat gabonais est engagé dans un rythme de dépenses infernal. Si certaines sont dites prioritaires et stratégiques, d’autres le sont moins, faisant peser de nombreux risques sur l’économie du pays.

Selon le tableau de bord de l’économie, élaboré par les services de la direction générale éponyme, le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) ne devrait pas dépasser les 4,77% d’ici à 2025. Moins de 4% pour ce qui est du PIB marchand. Le secteur primaire porté par l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’exploitation forestière, le pétrole brut et les mines, principaux leviers de notre économie, devrait voir sa participation au PIB passer de 4 114 milliards de FCFA à 3 615,2 milliards de FCFA, soit une baisse d’un peu plus de 12%. Seul le secteur secondaire, avec notamment les industries agro-alimentaires, l’industrie du bois, le raffinage ou encore l’énergie, devrait être en mesure de porter nos espoirs. 

Pourtant, malgré ces données auxquelles il faut ajouter un niveau d’endettement de plus de 8000 milliards de FCFA d’ici à cette fin d’année, l’exécutif multiplie les acquisitions souvent peu stratégiques, mais non moins coûteuses. C’est le cas d’Assala Gabon. En plus du coût marginalement excessif du rachat avec plus de 636 milliards de FCFA, des investissements de plusieurs milliards de FCFA qu’il faudra réaliser pour maintenir l’outil productif performant et le remboursement auprès de Gunvor qui devrait s’élever à plus de 720 milliards de FCFA d’ici à cinq ans dans le meilleur des cas, cette opération qui témoigne de la boulimie financière des autorités de la transition, souligne une stratégie illisible en plus de faire peser de nombreux risques sur notre économie. 

Coûts de financement accrus, risques de déficits budgétaires, diminution des recettes fiscales

En effet, en nationalisant notre économie tout en maintenant sa volonté d’investir dans des projets structurants et en maintenant le niveau actuel de subventions, l’Etat gabonais s’expose à plusieurs risques budgétaires. D’abord, les coûts de fonctionnement devraient s’accroître au regard de l’appétence des autorités pour les hausses incontrôlées de la masse salariale, au contraire des investissements qui devraient, eux, diminuer. Les subventions, déjà colossales, devraient, elles aussi, continuer d’augmenter avec des injections de capitaux régulières ou des soutiens financiers pour maintenir le niveau d’activité de ces entreprises désormais nationales. 

Ensuite, dans un scénario plus ou moins mitigé, les exemptions fiscales qui devraient logiquement être accordées à ces entreprises nationalisées, devraient faire reculer les recettes fiscales alors même que l’assiette n’est déjà pas aussi large, ce qui devrait avoir une incidence majeure sur la capacité de l’Etat à financer d’autres secteurs prioritaires tels que la santé, l’éducation et les infrastructures. Dernier point et non des moindres, les déficits budgétaires et la nécessité d’investir des fonds publics dans ces entreprises nationalisées pourraient affecter négativement la notation de crédit du Gabon, rendant plus coûteux l’emprunt sur les marchés financiers internationaux. Une notation à Caa2 aujourd’hui. 

Renforçant la dépendance aux prix des matières premières, cette stratégie du gouvernement entre populisme et hausse des charges des financières de l’État, le tout dans un contexte d’inquiétudes grandissantes au sujet de la dette, pourrait créer et entretenir des risques budgétaires significatifs en augmentant de manière exponentielle les charges financières pour le gouvernement et en impactant négativement ses finances publiques. Seule option, que les entreprises nationalisées soient gérées de manière rentable et efficace, ce qui, au regard de la crise de gouvernance actuelle, n’est pas gagné.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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Un commentaire

  1. Le titre de votre article peut laisser penser qu une analyse économique veritable y sera retrouver mais lorsqu on lit l article il s agit d un condensé de contre sens aussi économique que financière …juste un exemple de votre non compréhension du sujet ..les bienfaits du rachat d assala se feront ressentir dans 3 ou 4ans, ne dites surtout pas que cet investissement est hasardeux…vous pouvez ne pas aimer ce que font les autorités actuelles mais votre métier de jour journaliste vous commande une certaine déontologie …votre article contient bcp de contre vérité et surtout des termes qui ne sont pas en rapport avec le titre . Les sujet économiques ne s abordent pas de manière aussi légère que vous le faites.

    Merci

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