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Gabon : Bilie-By-Nze défend les étudiants contre la mesure « antisociale » de suspension de bourses

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Dans une série de publications sur X (ex-Twitter) ce mercredi 16 juillet 2025, Alain Claude Bilie-By-Nze, président du mouvement Ensemble pour le Gabon et principal opposant à Brice Clotaire Oligui Nguema à la présidentielle d’avril dernier, a vivement critiqué l’idée évoquée d’une suppression des bourses d’État accordées aux étudiants gabonais aux États-Unis, au Canada et en France. Pour l’ancien Premier ministre, cette mesure, si elle se confirmait, serait à la fois injuste, inefficace et contre-productive.

Dans un ton résolument critique, Alain Claude Bilie-By-Nze a dénoncé ce qu’il perçoit comme une volonté politique de «  taper toujours sur les plus faibles  » au nom de la réduction du train de vie de l’État. «  Chercher à réduire le train de vie de l’État en tapant toujours sur les plus faibles n’est ni social, ni démocratique  », a-t-il écrit, avant de qualifier de « première étape » une éventuelle suppression des bourses pour les étudiants gabonais à l’étranger.

Ces bourses, qui ont longtemps permis à de nombreux jeunes d’accéder à des formations de haut niveau, constituent pour l’ancien candidat à la présidentielle une clé de l’excellence nationale. D’où son inquiétude. «  On se demande bien quelles économies peut tirer un État d’une élite mal formée  », a-t-il martelé.

Préserver ce qui fonctionne, améliorer ce qui doit l’être

Bilie-By-Nze n’a pas seulement critiqué la mesure sur le fond ; il a également attaqué la méthode, dénonçant une logique d’improvisation institutionnelle. «  Encore l’action avant la réflexion ?  », s’est-il interrogé, soulignant l’urgence de réformer d’abord le système national de formation avant de toucher à l’une des rares politiques éducatives jugées efficaces. «  Construisons d’abord de bonnes universités, améliorons la qualité de l’enseignement, de la formation et de la recherche  », a-t-il plaidé.

Ce plaidoyer s’inscrit dans une ligne politique qui défend une modernisation réfléchie de l’État, sans rupture brutale avec les dispositifs qui ont historiquement contribué à la promotion sociale. «  Garder ce qui a bien fonctionné n’est pas un péché  », a-t-il rappelé, dans ce qui s’apparente à une mise en garde adressée à l’exécutif.

Un débat plus large sur la politique sociale de l’État

Alors que le gouvernement s’est engagé dans une rationalisation des dépenses publiques depuis la Transition, cette prise de parole d’Alain Claude Bilie-By-Nze relance le débat sur la place de l’État dans l’accompagnement des jeunes Gabonais, notamment les plus méritants.

Le possible réexamen des bourses d’études à l’étranger, dans un contexte de rigueur budgétaire, soulève une interrogation de fond : quelle politique éducative pour former les élites de demain sans sacrifier l’équité ni la performance ? À cette question, le président d’Ensemble pour le Gabon répond sans ambiguïté : «  Ne retirez pas l’échelle après avoir traversé ».

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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