Gabon : avec un besoin annuel de 707 milliards de FCFA, le pays face au défi de son développement
Selon le rapport pays 2024 de la Banque africaine de développement (BAD), le Gabon devra mobiliser 707 milliards de FCFA chaque année jusqu’en 2030 pour accélérer sa transformation structurelle. Ces besoins financiers concernent principalement quatre Objectifs de Développement Durable (ODD) à savoir: l’éducation, l’énergie, la productivité économique et les infrastructures. Malgré ces ambitions, le pays est confronté à un déficit annuel de financement de plus de 622 milliards de FCFA, représentant environ 4,7% du PIB prévisionnel pour 2024.
Pour répondre à tous ces besoins, le Gabon s’est engagé à aligner ses priorités nationales sur les objectifs globaux des ODD et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Le Plan national de développement de la transition (PNDT) prévoit une enveloppe budgétaire de 2 195 milliards de FCFA sur la période 2024-2026. Ce montant devra être couvert par des ressources propres, des financements extérieurs, des partenariats public-privé et des fonds issus d’organismes à autonomie de gestion. Néanmoins, ces sources de financement restent insuffisantes face aux besoins exprimés.
Pour combler ce déficit, la BAD recommande en effet, de renforcer la mobilisation des ressources intérieures. Pour ce faire, une amélioration significative du ratio impôt/PIB est nécessaire. Elle pourrait augmenter de 4,5 points. Des mesures telles que la digitalisation des recettes fiscales, le renforcement des mécanismes de contrôle et la rationalisation des dépenses publiques permettraient d’accroître la capacité budgétaire de l’État. C’est à cet effet d’ailleurs, que le gouvernement prévoit d’augmenter ses recettes hors pétrole de 1685 milliards de FCFA en 2024 à 2 223 milliards de FCFA en 2026, soit une progression de 32%.
Des défis politiques et économiques toujours aussi présents
Cependant, le contexte post-coup d’État du 30 août 2023 et les incertitudes économiques mondiales compliquent la mise en œuvre de ces ambitions. L’évolution des prix des matières premières, principale source de revenus du Gabon, ainsi que le resserrement des conditions financières internationales, constituent des obstacles supplémentaires à la mobilisation des financements nécessaires. Face à ces défis, le Gabon doit impérativement engager des réformes structurelles profondes pour rendre ses finances publiques plus robustes et attractives.
Une gestion efficace des dépenses d’investissement, combinée à une augmentation des recettes fiscales, est essentielle pour financer les projets du PNDT et réduire le déficit de financement. À travers ces efforts, le pays pourra non seulement soutenir sa transformation structurelle, mais également se positionner comme un modèle de développement durable en Afrique centrale. Au moins à minima.