Gabon: avec la centrale solaire d’Ayeme, le pays fait un pas de plus vers le mix énergétique
L’inauguration récente de la plus grande centrale solaire d’Afrique centrale, située entre Ayémé Plaine et Ayémé Maritime, marque un tournant décisif pour la question de la desserte en électricité au Gabon. D’une capacité de 30 mégawatts, cette centrale constitue un premier pas majeur vers la diversification du mix énergétique du pays, en réponse aux défis croissants de l’accès à l’électricité et du développement durable. En permettant à près de 300 000 foyers de bénéficier d’une électricité fiable et propre, ce projet a le potentiel de transformer profondément le paysage énergétique gabonais à moyen terme.
À court terme, cette centrale solaire aura un impact immédiat sur l’approvisionnement énergétique dans le Grand Libreville et ses environs. L’un des défis récurrents du Gabon réside dans les difficultés d’approvisionnement en électricité, particulièrement dans les zones urbaines en forte croissance. En fournissant une source d’énergie renouvelable stable et relativement bon marché, la centrale solaire permettra non seulement de renforcer la capacité de production nationale, mais aussi de soulager les systèmes existants, souvent fragilisés par la dépendance aux énergies fossiles. À terme, elle contribuera à améliorer l’équilibre énergétique du pays et à réduire les risques de pénuries, qui freinent le développement économique.
Vers une réduction de la dépendance aux combustibles
Cependant, cette initiative ne constitue qu’une première étape dans le processus d’opérationnalisation du mix énergétique au Gabon. Le gouvernement a déjà souligné son ambition de diversifier ses sources d’énergie, afin de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et de favoriser une transition énergétique durable. Dans cette optique, la centrale solaire d’Ayémé s’inscrit dans une vision plus large de développement des énergies renouvelables, aux côtés de projets hydroélectriques et de gaz. En complément de la mise en œuvre de nouveaux barrages comme ceux de Ngoulmendjim et Dibwangui, le pays pourrait voir se développer un véritable réseau d’interconnexion énergétique régional, permettant de renforcer la flexibilité et l’efficacité du système.
Le succès de la centrale solaire ouvre également la voie à des projets similaires dans d’autres régions du pays, notamment dans les zones rurales souvent non desservies par le réseau national. L’énergie solaire photovoltaïque (PV) apparaît ainsi comme une solution adaptée pour offrir une électricité stable et accessible aux populations isolées, sans avoir à dépendre d’infrastructures coûteuses et difficiles à déployer. En parallèle, la mise en place d’un réseau électrique interconnecté au niveau national, voire régional, permettrait de partager les ressources et d’optimiser les coûts, un enjeu clé pour améliorer l’accès à l’électricité dans les zones les plus reculées du Gabon.
À moyen terme, la concrétisation de ce mix énergétique devrait avoir un impact tangible sur l’économie gabonaise, en réduisant les coûts de production d’électricité et en stimulant l’industrialisation. L’optimisation de l’efficacité énergétique dans les secteurs de l’industrie, du transport et des bâtiments, rendue possible par l’intégration de nouvelles technologies et de systèmes de transport plus efficaces, permettra de réduire la consommation globale d’énergie. En outre, le gouvernement pourrait introduire des incitations fiscales et douanières pour encourager la modernisation des équipements énergétiques et la transition vers des solutions plus durables.