Exploitation forestière : le Woleu-Ntem en tête avec 20% de la production, l’Ogooué-Maritime dernier à 3%
L’année 2023 s’est révélée particulièrement morose pour le secteur forestier gabonais, enregistrant une baisse significative de la production. Selon les données officielles de la Direction centrale des Études, des Statistiques et des Programmes du ministère des Eaux et forêts, la production nationale a chuté de 11,8% pour s’établir à 3 830 157 m³ de bois exploité.
Un secteur forestier concentré dans cinq provinces. L’exploitation forestière au Gabon reste marquée par une répartition inégale à travers le territoire national, avec une concentration significative de l’activité dans cinq provinces qui cumulent à elles seules 79% de la production totale, soit 3 025 824 m³ de bois exploité en 2023. En tête, la province du Woleu-Ntem se distingue comme le principal pôle forestier du pays, représentant 20% de la production nationale. Elle est suivie par l’Ogooué-Lolo (17%), l’Ogooué-Ivindo (16%), la Ngounié (15%) et l’Estuaire (11%).
Cette forte concentration de l’activité dans ces régions s’explique par l’abondance de ressources forestières exploitables et la présence de nombreuses concessions forestières sous aménagement durable (CFAD), qui structurent l’exploitation du bois à l’échelle nationale.
Cette répartition met en lumière le rôle prépondérant des provinces septentrionales et centrales du pays, où se concentrent les Concessions Forestières sous Aménagement Durable (CFAD), les permis les plus attribués et les plus productifs. Ces derniers ont généré 91% de la production nationale, soit 3 485 698 m³.
L’Ogooué-Maritime, parent pauvre de l’exploitation forestière
En bas du classement, l’Ogooué-Maritime affiche une performance particulièrement faible avec seulement 3% de la production nationale. Une situation qui s’explique par la géographie de la province, dominée par des zones côtières et des écosystèmes peu propices à une exploitation forestière massive.
D’autres provinces, comme le Haut-Ogooué (7%), le Moyen-Ogooué (7%) et la Nyanga (4%), enregistrent également une production plus modeste en raison d’un couvert forestier moins dense ou d’une réglementation plus stricte en matière d’exploitation.
Une filière en quête de redynamisation
Face à cette baisse de la production, les acteurs de la filière forestière sont appelés à renforcer les stratégies d’aménagement durable et à optimiser la valorisation locale du bois, conformément à la politique de transformation initiée par les autorités gabonaises.
La relance de l’industrie du bois passera nécessairement par une modernisation accrue des infrastructures, un meilleur encadrement des exploitants et une intensification de la lutte contre l’exploitation illégale. L’année 2024 s’annonce donc décisive pour un secteur qui demeure l’un des piliers de l’économie nationale.
GMT TV