Évacuation BLA : Quand la Justice détruit plus qu’elle ne répare
Il aura attendu que son état devienne critique et que la mort s’invite autour de lui pour que Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo, soit évacué en France. Cet épisode vient rappeler la complexité d’un dossier où les accusations de règlement de comptes politique se mêlent à des préoccupations humanitaires criantes.
Brice Laccruche Alihanga, une figure politique controversée, a été poursuivi pour plusieurs infractions, dont beaucoup estiment qu’elles sont le fruit de vendettas politiques. Malgré un sentiment persistant de procédures à charge, il a fait preuve d’un respect scrupuleux envers la justice gabonaise, assistant à deux procès antérieurs. Cependant, la pression et le stress incessants ont finalement eu raison de sa santé.
La justice sans pitié avec BLA ?
La veille de ce qui aurait été son troisième procès en moins d’un mois, Brice Laccruche Alihanga a eu un malaise sévère. Les médecins ont diagnostiqué une aggravation de son état, attribuée au stress intense, en l’occurrence celui inhérent aux procédures judiciaires à la pelle. Doit-on rappeler que des études médicales étayent la thèse que le stress et la pression sont des facteurs favorables et multiplicateurs de la propagation des métastases.
Ce qui pourrait expliquer la rapide dégradation de son état de santé. Face à l’urgence de la situation, Brice Laccruche Alihanga a été évacué en France par avion médicalisé. Il se susurre une intervention du Chef de l’État le Gen. Brice Clotaire Oligui Nguema qui aurait donc eu plus d’humanité que les juges sur ce coup. Pourtant cette décision prise à la légère, souligne la gravité de son état de santé. La justice gabonaise, en poursuivant ces procès, semble avoir ignoré les signaux d’alerte pourtant évidents.
Fallait-il interrompre cette pression judiciaire à temps ?
Les procédures engagées contre Brice Laccruche Alihanga auraient-elles dû être suspendues plus tôt ? La réponse semble couler de source. Oui. Les principes internationaux sur la dignité humaine, inscrits dans des textes fondamentaux comme la Déclaration universelle des droits de l’homme, indiquent que toute personne a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. Ainsi donc, les considérations humanitaires doivent primer sur toute autre forme de considération.
Et ce, lorsque la vie et la santé d’une personne sont en jeu comme il en est actuellement. Il est impératif de se rappeler que la justice doit servir à réparer et non à détruire. Or la situation révèle une dérive inquiétante où la poursuite de procédures judiciaires dans des conditions de santé déplorables constitue une forme de cruauté. La justice gabonaise n’aurait jamais dû engager ou poursuivre des procès dans de telles conditions.Il est temps que les autorités judiciaires prennent conscience de l’importance de ces principes et agissent en conséquence, non seulement pour Brice Laccruche Alihanga, mais pour tous ceux qui pourraient se trouver dans une situation similaire à l’avenir.