Droits d’auteurs : cadeau électoral ou salaire mérité ?

La question des droits d’auteurs au Gabon, dans ce contexte précis, soulève un débat où se croisent suspicions électorales et revendications légitimes. Le paiement annoncé par le Bugada les 2 et 4 avril 2025, à seulement une semaine de l’élection présidentielle du 12 avril, interpelle par son timing. Et ce, quand l’enveloppe de 102 millions FCFA destinée à 613 artistes a été financée à près de 70% par le Président sortant, candidat.
À la caisse depuis 4 jours, les artistes gabonais semblent désormais être considérés à leur juste valeur. Une vue de l’esprit ou la réalité palpable ? C’est la question que l’on se pose dans un contexte où tout peut ou est, politisé. Il n’y qu’à s’apercevoir que 70 millions de l’enveloppe à distribuer proviennent d’une dotation spéciale de Brice Clotaire Oligui Nguema. Ce dernier est candidat à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Sapristi !
On dirait un cadeau électoral !
Eu égard à ce qui précède, il est difficile de ne pas y voir une possible instrumentalisation politique. En effet, l’hypothèse du « cadeau électoral » semble tenir la route. Du fait que cette somme à redistribuer, injectée à un moment stratégique, pourrait être interprétée comme une manœuvre pour rallier le soutien des artistes et, par extension, d’une partie de l’électorat sensible aux questions culturelles.
Le fait que près de 70 % du fonds proviennent directement d’une intervention personnelle du président-candidat, plutôt que d’un système régulier de redevances. Le Bugada ayant clairement indiqué qu’il a été limité à 32,85 millions FCFA pour 2024. Dans un pays où les institutions culturelles manquent souvent de moyens, une telle largesse peut facilement passer pour une opération de séduction.
À l’inverse, l’angle du « salaire mérité » n’est pas totalement dénué de fondement. Les artistes, souvent lésés par des retards ou des carences dans la collecte et la redistribution des droits, pourraient voir ce paiement comme une reconnaissance, même tardive, de leur travail. Si l’on considère que ces fonds incluent des redevances accumulées. De ce fait, l’opération pourrait être défendue comme un effort pour honorer une dette envers les créateurs, rendue possible par un coup de pouce exceptionnel de l’État.
GMT TV