Dialogue national : quid de l’acheminement des propositions des Gabonais de l’intérieur du pays ?
Comme promis lors de sa première conférence de presse, le Premier ministre chef du gouvernement de transition, Raymond Ndong Sima a rendu public le 3 octobre dernier, un communiqué d’appel à contribution, dans le cadre de la préparation du dialogue national. Une démarche qui se veut inclusive, mais dont les contours ne sont pas connus. De quoi interroger sur l’effectivité de cette inclusivité, au regard des difficultés que rencontreront certains compatriotes au moment de l’acheminement de leurs propositions vers la capitale.
Raymond Ndong Sima et son équipe gouvernementale le savent, le destin du pays pour les cinquante prochaines années se joue sur les choix et les arbitrages qui seront apportés durant cette période transitoire. Si les concertations nationales sont une étape décisive vers ce tracé, les conclusions qui en découleront se devront de refléter la diversité des opinions. Une chose qui est loin d’être acquise étant donné les premiers couacs à l’ouverture.
Un communiqué adressé uniquement à un certain public ?
Si le communiqué rendu public par les services de la Primature invite les gabonais de tous les recoins du pays et ceux vivant à l’étranger à formuler des propositions en vue du dialogue national, il ne dit pas mot des modalités de leur acheminement vers la capitale. En effet, il est simplement précisé que « Ces contributions sont attendues au ministère de la réforme des institutions jusqu’au 30 novembre 2023 ». Une imprécision qui soulève plusieurs interrogations.
Faudrait-il prévoir un dispositif électronique de remontée des contributions ? faudrait-il au contraire mobiliser les services déconcentrés de l’Etat pour une compilation, puis un acheminement groupé à échéance ? que faire des personnes âgées dans l’incapacité de tenir un stylo ? Et les personnes vivant dans les coins les plus reculés du pays, seront-elles prises en compte ? Un casse-tête auquel pourraient être confrontés les services de l’Etat. Si l’objectif est de rendre cette démarche la plus participative possible, le gouvernement est donc invité à communiquer plus en détail, en utilisant des canaux de diffusion accessibles à tous les Gabonais.