Affaire Opiangah : perquisition nocturne ou dégradations au siège de l’UDIS ?
Depuis 24 heures, l’affaire impliquant Hervé Patrick Opiangah, homme politique et président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), suscite de vives interrogations. Alors qu’il est convoqué par la Direction des Affaires Criminelles pour une accusation présumée d’inceste, les actions entreprises par les forces de l’ordre laissent planer un doute sur la finalité réelle de cette enquête.
Tout commence par une intervention au domicile d’Hervé Patrick Opiangah, minutieusement fouillé par « des agents de la Garde Républicaine et de la Police Judiciaire » rapportent ses proches à Gabon Media Time. Quelques heures plus tard, l’escalade se poursuit avec une intervention au siège de l’UDIS, à Owendo. Selon des témoins, les forces de l’ordre ont enfoncé les portes, fouillé les bureaux, y compris celui du président du parti, et interrogé le gardien sous la menace.
Un cadre de l’UDIS rapporte les propos du gardien : « Ils m’ont demandé d’ouvrir le portail, sinon ils me feraient du mal. Après avoir ouvert, ils ont fouillé les lieux et cassé des portes ». Cette intrusion nocturne, non accompagnée d’un mandat de perquisition confirmé, soulève des questions sur la légitimité des méthodes employées.
Des méthodes controversées qui mettent à l’épreuve de l’État de droit
Que cherchaient réellement les forces de l’ordre au siège de l’UDIS ? Les locaux du parti politique abriteraient-ils des éléments liés à une affaire de mœurs ? Ces interventions semblent déroger aux pratiques légales et soulèvent des soupçons de motivations politiques. La rapidité et la violence de l’exécution rappellent des pratiques controversées d’un passé où la justice était perçue comme un outil au service d’intérêts personnels ou partisans.
Alors qu’Hervé Patrick Opiangah devait être entendu ce jour, ces événements appellent à une grande transparence de la part des autorités judiciaires. Dans un Gabon en transition, ces méthodes pourraient entacher les efforts pour rétablir la confiance des citoyens envers leurs institutions.
L’affaire Opiangah dépasse désormais le cadre d’une enquête individuelle. Elle devient un test pour la justice gabonaise, qui doit démontrer sa capacité à agir dans la légalité et l’impartialité. Les réponses à ces interrogations détermineront si le Gabon peut véritablement tourner la page des pratiques opaques et arbitraires du passé.