Référendum 2024 : Des affiches de campagne toujours visibles le jour du vote
Si conformément au décret n°0410/PR/MIS du 21 octobre 2024, le ministère de l’intérieur et de la sécurité annonçait que la période de campagne électorale référendaire débutée le 6 novembre prendra fin le vendredi 15 novembre 2024 à 24h, Gabon Media Time a pu constater qu’aux abord des bureaux de vote, et dans plusieurs artères du Grand Libreville , des affiches donnant des consignes de vote sont toujours visibles.
Que se passe-t-il en République gabonaise ? Jusqu’à quand va-t-on tolérer les atteintes à la loi en vertu des planifications partisanes et opportunistes ? C’est au nombre des questions que se posent les citoyens gabonais appelés à remplir leur devoir civique ce samedi 16 novembre 2024 dans le cadre du vote de la nouvelle Constitution. Ayant répondu à l’appel de la nation pour décider de l’avenir de notre pays, des compatriotes ont été effarés que les carences d’août 2023 ont été répétées.
La propagande électorale en marche malgré la fin de campagne !
Dans son communiqué du 25 octobre dernier, Hermann Immongault, ministre en charge des élections, soulignait que « le déroulement de la campagne référendaire est strictement encadré par la loi, garantissant un débat public équitable et démocratique ». Aussi, il était donc attendu des deux bords de l’opinion autour du scrutin constitutionnel, respect scrupuleux du Code électoral en vigueur. Lequel rappelons-le consacre l’impossibilité de la poursuite de la campagne le jour du vote.
L’article 69 prévoit dans l’un de ses alinéas que la campagne est « close la veille du scrutin à minuit ». Qu’est-ce à dire ? Simplement que toute propagande officielle, notamment audiovisuelle, distribution de tracts, circulaires, tout envoi au public, par voie électronique, d’un message ayant le caractère de propagande électorale et affichage propagandiste est purement interdit. Le but étant de ne pas influencer l’électeur le jour du vote.
Pourtant de la station Setrag au Rond point d’Awendje en passant par Glass ou encore au Boulevard Jean Paul 2 et au carrefour SNI-Owendo, les tracts sont toujours collés sur les murs. Les affiches sont sur la passerelle. Les panneaux publicitaires n’ont pas été débarrassés des affiches appelant aux consignes de vote. Le comble de cette violation, aux alentours des bureaux de vote, les voitures estampillées « Oui » poursuivent la campagne allègrement. Au vu et au su des agents des forces de l’ordre et de sécurité. Le cas patent, à l’école publique de Lalala où les incitations au « Oui » sont à l’entrée du centre de vote.
Que de désespoir à l’heure où le pays se dit embarqué dans le bateau de la restauration des institutions et des valeurs républicaines dont la démocratie est le pilier. Quel résultat éclairé avec des électeurs à l’esprit torpillés par la publicité jusqu’au jour du vote ? Le Gabon est-elle une république à part où le respect des textes opposables à tous n’est qu’une sinécure ? N’oublions pas que ce scrutin constitutionnel pose les jalons des joutes électorales dans le nouveau Gabon promis par le CTRI dès sa prise de pouvoir. Un loupé replongerait le pays dans l’obscur passé qu’il a tant décrié.