Affaire Opiangah : l’UDIS menace de poursuites contre « les faussaires de la République »
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L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) durcit le ton face à ce qu’elle considère comme une manipulation flagrante de la justice gabonaise dans l’affaire Hervé Patrick Opiangah. Après avoir révélé des irrégularités majeures dans la procédure judiciaire visant son leader, le parti annonce son intention d’engager des poursuites contre les responsables présumés de cette cabale politique. Dans un communiqué sans ambiguïté, l’UDIS dénonce « les faussaires de la République, les violeurs de serment et les complices de l’inceste manifeste entre la Justice et le Politique ».
Une procédure viciée qui pourrait se retourner contre ses instigateurs. Les révélations faites par un constat d’huissier viennent accréditer la thèse d’un dossier monté de toutes pièces. Le document officiel prouve que la plainte de Lucie Biloghe, censée être à l’origine de l’affaire, n’a été déposée que le 25 novembre 2024 et non le 14 novembre comme le prétendait le Parquet. Cette contradiction majeure fragilise toute la procédure, et selon les avocats de l’UDIS, constitue une violation grave des principes fondamentaux de l’État de droit.
« Nous avons désormais la preuve irréfutable d’une manipulation judiciaire orchestrée pour nuire à notre président. Dès lors, il n’est plus question d’attendre passivement. L’UDIS engagera toutes les procédures nécessaires pour que les responsables de ce scandale répondent de leurs actes devant la justice », a déclaré Cynthia Lays Amorissani, secrétaire permanente du parti.
Un avertissement clair aux auteurs présumés de cette « forfaiture judiciaire »
Si jusqu’ici, l’UDIS s’était contentée de contester la légitimité des poursuites contre Hervé Patrick Opiangah, cette nouvelle posture marque un changement stratégique. En annonçant sa volonté de traduire en justice les « faussaires de la République », le parti entend non seulement défendre son président, mais aussi mettre fin aux dérives d’une justice qu’elle estime instrumentalisée.
Les accusations sont lourdes : fabrication de preuves, faux en écriture publique, arrestations arbitraires, abus de pouvoir, et atteinte à l’État de droit. Selon un juriste contacté par Gabon Media Time, ces faits, s’ils sont établis, pourraient engager la responsabilité pénale des magistrats et des responsables politiques impliqués. « Il ne s’agit plus d’une simple erreur judiciaire. Si la plainte de novembre a bien été antidatée pour justifier des actions répressives contre Hervé Patrick Opiangah, il y a clairement infraction. Le faux en écriture publique et l’abus de pouvoir sont des délits passibles de poursuites pénales », explique l’expert.
Une justice sous pression
Avec cette contre-attaque judiciaire, l’UDIS entend prendre à témoin la communauté internationale et s’appuyer sur le droit pour faire éclater la vérité. L’affaire dépasse désormais le cadre national, car des représentations diplomatiquesont déjà été saisies. La France, partenaire historique du Gabon, pourrait suivre de près l’évolution de cette affaire, qui met en lumière une possible dérive autoritaire du régime en place.
L’UDIS ne compte pas s’arrêter là. Le parti prévoit de saisir les juridictions internationales si les institutions nationales ne garantissent pas un procès équitable. « Si la justice gabonaise persiste à couvrir cette mascarade, nous porterons cette affaire devant les instances internationales compétentes. Nous n’excluons pas de saisir la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples », prévient le parti.
Affaire Opiangah : l’UDIS ouvre un nouveau front
En s’engageant sur le terrain judiciaire, l’UDIS ouvre un nouveau front dans une affaire déjà explosive. Si les poursuites annoncées venaient à être engagées, elles pourraient mettre à nu l’ampleur des complicités politiques derrière ce dossier. À l’heure où la transition se veut garante du respect des institutions et de la justice, cette affaire devient un test majeur pour la crédibilité du régime en place.
L’opinion publique, déjà méfiante, attend désormais la réaction des autorités judiciaires. Un non-lieu rapide pourrait permettre de désamorcer la crise, mais si le Parquet persiste, l’UDIS semble prête à faire de cette affaire un symbole de la lutte contre l’arbitraire et la répression politique au Gabon. Dans ce climat tendu, une seule question demeure : qui tombera en premier ? L’accusé ou les accusateurs ?
GMT TV