Affaire Johan Bounda : le peuple en attente du dénouement de l’enquête
Le corps sans vie du second maître Johan Bounda a été déposé à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo, au PK9 le 21 décembre 2024. Ce jeune militaire aurait succombé à des actes de torture infligés par des agents de la Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM), communément appelée B2. Si le président de la Transition et le procureur de la République ont requis une enquête, l’opinion publique reste sceptique quant à son aboutissement.
Cette affaire vient s’ajouter à une liste déjà longue de dossiers judiciaires dont les populations ignorent le dénouement. L’affaire Johan Bounda, tout comme celles de Michaela et des frères Siadous, de La Blanche de Moabi ou de Lionel Rockewa, voire le traitement des réfractaires au couvre-feu suscite une vive indignation. Dans une déclaration récente, le procureur de la République a rappelé que « nul n’est au-dessus de la loi ». Pourtant, de nombreux citoyens craignent que ces paroles ne se traduisent pas en actions concrètes.
Une justice à deux vitesses
Si l’ouverture des enquêtes constitue un premier pas essentiel, leur progression et leur aboutissement semblent parfois s’enliser. Les familles des victimes dénoncent souvent des lenteurs administratives et un manque de communication sur l’état d’avancement des dossiers. Ces silences prolongés alimentent le doute et sapent la confiance envers les institutions chargées de garantir l’équité et la justice. Et ce davantage lorsque les présumés coupables sont des membres des forces de l’ordre ou de l’armée.
Cette justice à deux vitesses engendre une méfiance envers le système judiciaire. Pourtant, la justice ne saurait connaître de distinction, qu’il s’agisse de civils ou d’hommes en uniforme. Chaque citoyen doit être soumis aux mêmes règles et répondre de ses actes devant la loi.
Que justice soit rendue !
Face à ces préoccupations, les Gabonais attendent de l’enquête sur le décès de Johan Bounda qu’elle marque un tournant. Sera-t-elle le symbole d’une rupture avec l’impunité ou une énième tentative d’étouffer un scandale ? Si l’interrogation subsiste, l’opinion a tout de même rappelé aux autorités de la Transition que l’essor vers la félicité passe par une justice forte, indépendante et impartiale.
Pour le peuple, l’avenir du Gabon repose sur une véritable transparence et une volonté politique ferme de faire triompher la vérité. À travers cette affaire, les institutions judiciaires ont donc l’occasion de regagner la confiance des citoyens en rendant justice à Johan Bounda et à toutes les victimes d’abus similaires.