Enseignement technique, une priorité
Alors que les autorités de la Transition intensifient leurs efforts pour remédier au chômage croissant, l’adéquation entre la formation et l’emploi devient une priorité. Au cœur de cette réflexion se trouve l’enseignement technique, un secteur souvent négligé mais reconnu pour sa capacité à former des individus rapidement opérationnels. Cependant, la question reste de savoir si des mesures concrètes sont prises pour valoriser ce pan et l’adapter aux défis actuels et futurs du marché du travail.
L’enseignement technique au Gabon a longtemps été perçu comme une voie secondaire, destinée à ceux qui n’excellaient pas dans le parcours général. Le ministère de l’Education nationale a d’ailleurs décidé de mettre sur pied des Collèges d’enseignement technique (CET) et un Centre de formation des apprentis (CFA) pour orienter les admis en 6ème âgés de 15 ans et plus. Pourtant, avec la montée du chômage et le décalage persistant entre les compétences des jeunes diplômés et les besoins des entreprises, cette filière se révèle aujourd’hui indispensable pour répondre aux exigences économiques du pays.
La formation technique un atout dans la lutte contre le chômage
L’adéquation formation-emploi ne saurait être atteinte sans une mise à jour régulière des programmes de formation. Les métiers évoluent, notamment avec l’avènement de l’ère numérique, et les formations doivent suivre ces transformations. Si désormais il existe un quota d’emplois pour la main d’œuvre étrangère, il reste de nombreux métiers où le pays est contraint d’employer à l’extérieur. Les autorités de la Transition devraient travailler à limiter certaines formations au profit d’autres dont on ne dispose pas d’assez de main d’œuvre. Il s’agira d’y intégrer la digitalisation, la gestion des ressources naturelles, l’innovation technologique, et la transition énergétique.
Au-delà de la simple insertion professionnelle, l’enseignement technique doit également encourager l’entrepreneuriat. Les jeunes formés dans ces établissements doivent être motivés à créer leurs propres entreprises. Cet aspect de l’enseignement technique ouvrira de nouvelles perspectives, où les diplômés ne se contenteront plus de chercher un emploi, mais deviendront des créateurs de valeur en droite ligne des ambitions du Général Brice Clotaire Oligui Nguema dans un contexte où la Fonction publique est engorgée.
Enfin pour susciter l’intérêt pour l’enseignement technique il faudrait en changer la perception. Pour ce faire , il serait judicieux de sensibiliser la population sur les opportunités offertes par ces formations pour inverser cette tendance à se tourner vers l’enseignement général. Il serait également intéressant de renforcer le budget alloué à ce pan. Toute chose qui permettra de mieux équiper ces structures notamment en plateaux techniques et autres équipements nécessaires au développement de compétences recherchées sur le marché de l’emploi.