Vacances 2025 : le grand vide des loisirs pour la jeunesse gabonaise

Si les vacances sont censées rimer avec amusement, évasion et détente, ces principes semblent de plus en plus absents du quotidien des jeunes Gabonais. Un constat apparaît de plus en plus évident, au fil des années, l’offre de loisirs accessibles et inclusifs s’est rétrécie, laissant place à des activités de plus en plus coûteuses et sélectives.

Il fut un temps où Libreville vibrait au rythme de grands événements ouverts au public, spectacles de danse urbaine, tournois sportifs, concerts gratuits. Des espaces comme le Roller’s Space ou initiatives comme le Time to Dance, organisé en bord de mer, attiraient les jeunes en quête de divertissement et d’expression artistique. Ces espaces de liberté et de création ont progressivement disparu, remplacés par des concepts devenus inaccessibles pour la majorité.

Aujourd’hui, pour espérer participer à une simple randonnée ou à une activité touristique, il faut prévoir un budget minimum de 20 000 FCFA. Un luxe dans un pays où le chômage des jeunes reste élevé. Les caravanes touristiques, pourtant mises en place pour dynamiser le secteur, restent hors de portée pour de nombreuses familles. Les vacances deviennent un calvaire pour ceux qui n’ont pas les moyens, et l’oisiveté s’installe. On connaît les dérives qui en découlent, la consommation de drogues, les vols, les agressions. Autant de comportements destructeurs qui trouvent racine dans un vide social que l’on refuse trop souvent de combler

Repenser les loisirs, une urgence sociale

Créer des bibliothèques de quartier, organiser des concours de lecture, des mini-tournois d’athlétisme, des ateliers artistiques ou culturels. Les pistes ne manquent pas pour offrir à chaque jeune, quel que soit son milieu, l’opportunité de vivre pleinement ses vacances. Un pays qui se veut inclusif et solidaire ne peut pas ignorer cette fracture. Trop d’inégalités, trop de pauvreté, si même les vacances deviennent un luxe, alors on prive notre jeunesse de ce qu’elle a de plus précieux à savoir  le droit de rêver, de s’exprimer et de grandir autrement.