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Transgabonaise : le Gabon presse la France d’accélérer le rythme des travaux

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Alors que les travaux de la Transgabonaise peinent à suivre le calendrier initial, le gouvernement gabonais hausse le ton. Le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, a reçu ce 16 juillet 2025 l’ambassadeur de France Fabrice Mauriès pour faire le point sur la coopération bilatérale en matière d’infrastructures, avec un accent particulier sur les retards observés sur la Route nationale 1.

Des retards qui crispent les nouvelles autorités. Projet emblématique de la coopération franco-gabonaise dans les infrastructures, la Transgabonaise était censée incarner une nouvelle dynamique de modernisation du réseau routier. Lancée en grande pompe le 25 septembre 2020 par l’ancienne Première ministre Rose Christiane Ossouka Raponda, la route nationale 1 devait relier Libreville à Franceville sur près de 800 kilomètres, dans le cadre d’un partenariat public-privé porté par le groupe Meridiam via la Société Autoroutière Gabonaise (SAG).

Mais cinq ans plus tard, la section PK12 – Ntoum en 2×2 voies reste inachevée. Lenteurs d’exécution, chronogramme non respecté, sous-performance de la maîtrise d’ouvrage : les autorités de la Transition ne cachent plus leur exaspération. « La situation est préoccupante. Des décisions doivent être prises », souffle une source proche du ministère.

Une coopération revisitée avec les entreprises françaises

Lors de la séance de travail avec le diplomate français, le ministre Edgard Moukoumbi a élargi les échanges aux autres chantiers menés par des entreprises françaises, notamment Colas, Sogea-Satom ou encore Sobea. Des projets en cours ont été passés en revue, avec l’objectif clair d’obtenir des résultats tangibles dans des délais réduits.

Car au-delà de la Transgabonaise, c’est la crédibilité des partenariats franco-gabonais dans les infrastructures qui est en jeu. L’ambassadeur Fabrice Mauriès, tout en réaffirmant la disponibilité de la France, a été invité à transmettre les attentes du gouvernement gabonais à ses partenaires privés.

Une délégation de maîtrise d’ouvrage remise en cause

Autre sujet de crispation : le recrutement sans appel d’offres de l’entreprise indienne Afcons par la SAG pour la réhabilitation du tronçon PK24 – PK105. Une décision prise sans consultation transparente, alors même qu’elle porte sur un tronçon stratégique. Ce manque de transparence suscite des interrogations quant à la gestion des ressources allouées et à la qualité des travaux réalisés.

Le gouvernement, désormais engagé dans une logique de rupture avec les pratiques passées, pourrait revoir les conditions de mise en œuvre du projet, voire exiger un réajustement du partenariat public-privé pour mieux défendre les intérêts nationaux.

La Transgabonaise, test grandeur nature de la relance des infrastructures

Avec une ambition claire de faire de la RN1 une véritable colonne vertébrale économique, la Transgabonaise reste un projet structurant essentiel pour relier les provinces et fluidifier le commerce intérieur. Mais à condition que les délais soient respectés et que la qualité soit au rendez-vous.

Pour l’heure, le message du gouvernement est limpide : l’heure n’est plus aux promesses mais aux livraisons. Une équation que les partenaires techniques, français comme indiens, devront résoudre sans tarder s’ils veulent conserver leur place dans le nouvel agenda gabonais des grands travaux.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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