Suspension des services CNAMGS : les pharmaciens dénoncent une gestion chaotique
Depuis le 1er janvier 2025, les assurés de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) ne peuvent plus obtenir de médicaments en pharmacie. Cette décision prise par le Syndicat des pharmaciens du Gabon (SYNPHARGA) marque un tournant dans les relations tendues entre les pharmaciens et la CNAMGS, en raison de dettes accumulées et de dysfonctionnements internes.
Une décision radicale face à des impayés chroniques. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, le SYNPHARGA a annoncé la suspension de ses services aux assurés CNAMGS, invoquant des dettes non réglées malgré un préavis déposé en novembre dernier. Selon une source proche du syndicat, la CNAMGS accumule des retards de paiement qui étouffent financièrement les pharmacies.
« Nous payons cash les médicaments que nous délivrons, mais la CNAMGS se contente de régler un tiers des factures, nous laissant dans une situation intenable », a déploré un pharmacien à nos confrères de GabonActu. Le syndicat exige désormais des paiements mensuels pour éviter de nouvelles tensions.
Une gestion critiquée et des abus signalés par les pharmaciens
Au-delà des impayés, les pharmaciens dénoncent une gestion défaillante de la CNAMGS, notamment une faible informatisation du système et des pratiques frauduleuses. « Certains patients circulent d’une pharmacie à une autre pour obtenir des médicaments en grande quantité, probablement destinés à la revente ou à l’exportation », a confié une pharmacienne. Des fraudes de la part de certains professionnels de santé ont également été signalées.
Un impact direct sur les Gabonais économiquement faibles. La suspension des services affecte directement les assurés sociaux, notamment les retraités, étudiants et sans-emploi, dont les frais médicaux sont couverts à 95 % par la CNAMGS. Cette situation inquiète particulièrement le SYNPHARGA, qui appelle le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à intervenir pour assainir la gestion de la caisse, à l’image des réformes engagées à la SEEG.
Vers une sortie de crise ?
Si aucune solution n’est rapidement trouvée, les Gabonais économiquement faibles risquent de subir de graves conséquences sanitaires. Les pharmaciens appellent à des mesures urgentes pour rétablir un service efficace et stopper la gabegie qui menace la survie de la CNAMGS.