Travaux publics : Edgard Moukoumbi prend ses fonctions et hérite du lourd dossier du bitumage de l’axe Lebamba-Molo

À la suite de sa prestation de serment devant le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, le nouveau ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgard Moukoumbi, a officiellement pris ses fonctions le jeudi 8 mai 2025. Une cérémonie de passation de charges dirigée par le Secrétaire général du gouvernement, Abdul Razak Kambogo, en présence de son prédécesseur, le Général de division Flavien Nzengui Nzoundou.

Une mission stratégique dans le cadre de la Ve République. « C’est avec un sentiment de mission accomplie que je quitte ce ministère stratégique », a déclaré le ministre sortant, saluant les avancées obtenues pendant la Transition, notamment dans l’acquisition de nouveaux équipements de génie civil, la réhabilitation d’axes prioritaires et l’amélioration des conditions de travail du personnel.

Dans la continuité de cette dynamique, Edgard Moukoumbi a salué les efforts de son prédécesseur et fixé les grands axes de son action : poursuite des réformes structurelles, renforcement de l’excellence technique dans les chantiers, et promotion d’un dialogue constructif avec les différents partenaires du secteur.

Un défi d’envergure : relier le Sud  du Gabon au Congo par le bitume

Mais au-delà des discours institutionnels, un défi bien concret attend le nouveau ministre : le bitumage complet de l’axe Lebamba-Molo, en passant par Mbigou (dans la Boumi-Louetsi), Malonga (dans la Louetsi-Bibaka) et Bamba, son propre village d’origine. Un projet structurant attendu de longue date par les populations du sud de la Ngounié, et stratégique pour désenclaver cette région frontalière avec le Congo-Brazzaville.

L’absence de cette infrastructure routière constitue un frein majeur au développement de cette partie du pays, où les conditions d’accès restent précaires, surtout en saison des pluies. Le bitumage de cet axe constituerait non seulement un levier de désenclavement économique, mais aussi un marqueur fort de justice territoriale, dans un pays où l’aménagement du territoire reste inégalement réparti.

Un test de crédibilité pour la Ve République

Originaire de la région concernée, Edgard Moukoumbi est désormais attendu au tournant. Sa capacité à inscrire ce chantier dans les priorités budgétaires et à le piloter jusqu’à son achèvement constituera un test important pour le gouvernement de la Ve République. Il en va non seulement de la crédibilité de son ministère, mais aussi de la concrétisation des engagements du président Oligui Nguema en matière de rééquilibrage territorial et de développement des infrastructures.

« Le Gabon de demain doit se bâtir depuis toutes ses provinces, et pas uniquement depuis Libreville », rappelait récemment un élu local de la Boumi-Louetsi. Edgard Moukoumbi le sait : c’est sur le terrain que se jugera la réussite de son mandat.