SEEG : mise en place d’une administration provisoire et réduction des salaires de cadres et dirigeants
L’affaire Aggreko et ses 15 milliards de FCFA de dette ainsi que le démantèlement par l’actuelle direction générale d’un réseau de piratage de son système informatique de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), en plus de difficultés existantes et persistantes, auront finalement conduit le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à réagir. Aux termes du communiqué de presse n°65 de ce mardi 27 août 2024, le président de la Transition a décidé de sa mise sous administration provisoire. Une décision justifiée par le fait qu’elle « s’enfonçait dans une crise profonde et multiforme ».
Après des années d’errances managériales, avec notamment la nomination de 8 directeurs généraux en 3 ans la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) va-t-elle enfin sortir de l’ornière ? C’est ce que semblent enfin envisager les autorités de la transition. Dans un communiqué, le 65ème depuis le 30 août 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et notamment son président, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris la décision de placer cette société nationale sous administration provisoire. Une décision motivée par le fait que la SEEG « s’enfonçait dans une crise profonde et multiforme entraînant des coupures et délestages au mépris des usagers ».
Cette décision qui s’accompagne « de la nomination au prochain conseil des ministres de l’administrateur provisoire » devrait également intégrer une « refonte de l’organigramme avec plus de verticalité nationale et une organisation axée sur l’efficacité, la simplicité et le contrôle avec des profils techniques ». Autre mesure et non des moindres, « le passage de 51 directeurs et assimilés à 14 directeurs et 21 divisionnaires ». Toute chose qui devrait conduire à une réduction drastique de la masse salariale, actuellement évaluée à 55 milliards de FCFA par an.
Enfin un changement de paradigme ?
Conscient « qu’au-delà du retard pris sur le plan des infrastructures, la situation de la SEEG est d’abord le résultat des faiblesses managériales », le CTRI a donc décidé de prendre le taureau par les cornes envisageant au passage une « renégociation de la dette avec plan d’apurement et la digitalisation de tout le système informatique mais également la refonte du parcours client ». Autant de mesures qui font écho à la découverte récente d’une véritable mafia au sein de cette structure dont le seul et unique rôle est d’assurer une desserte convenable en eau et en électricité. Mesures qui ne devraient pas éloigner la volonté de mener à bien l’audit annoncé récemment.
Saluées par l’opinion, ces mesures qui devraient être encadrées par la nouvelle direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude dirigée par un membre du CTRI, devraient apporter un nouveau souffle à une entreprise en perte de vitesse malgré des dépenses colossales. Au titre de ces dépenses d’ailleurs, une nouvelle grille devrait être présentée avec réduction de la solde et du traitement des dirigeants et des cadres appliquées dès la nomination de l’administration provisoire. Des mesures salutaires et courageuses pour les gabonais, qui devraient également pouvoir bénéficier du lancement prochain de l’opération « un gabonais, un compteur ».