Sécurité routière : seulement 3 radars pour traquer les chauffards, le paradoxe de Manfoumbi Manfoumbi

Comment régler l’épineuse question de la délinquance au volant ? Devant la multiplication des accidents de la circulation ces dernières semaines, le ministre des Transports, Ulrich Manfoumbi Manfoumbi est enfin sorti de son silence, annonçant des mesures de fermeté en vue d’inverser la courbe. Cependant, entre le discours et la réalité du terrain, le fossé est immense. Pour preuve, la Direction générale de la Sécurité routière (DGSR), censée traquer les comportements déviants et prévenir les accidents, est complètement dépossédée de ses moyens d’action.
Non-respect flagrant des règles de signalisation en cas de panne, dépassements suicidaires, excès de vitesse incontrôlés, stationnements anarchiques, surcharges illégales, téléphone et alcool au volant : le ministre Manfoumbi Manfoumbi ne s’est pas dérobé devant la gravité de la situation dans son communiqué du 22 mai. Il martèle que « Face à ces drames à répétition, l’heure n’est plus à la compassion seule : elle est à l’action, à la rigueur et à la responsabilité ! » Très bien. Mais comment appliquer la rigueur lorsque la DGSR ne dispose que de trois radars pour tout le territoire ? Trois appareils déjà assignés à des postes fixes, sans mobilité, incapables de couvrir l’étendue du réseau routier national. À ce niveau de dénuement, l’action promise ressemble davantage à une incantation.
Des promesses de rigueur, mais une administration désarmée
Le ministre promet des sanctions sévères à l’encontre des contrevenants, tout en reconnaissant l’existence de « passe-droits ». Mais quelle crédibilité donner à cette fermeté affichée quand les agents de la DGSR ne disposent que de quelques véhicules pour patrouiller, et des effectifs insuffisants pour intervenir ? Le décret 13/74, qui régit les missions de la DGSR, place pourtant la prévention au cœur de ses attributions. Cela passe par des patrouilles régulières capables d’anticiper les risques. Ces mêmes patrouilles qui, si elles avaient existé, auraient peut-être permis d’éviter le drame du PK9, coûtant la vie à deux compatriotes, dont un sur le coup.
Pire encore, cette direction, pourtant centrale dans la politique de sécurité routière, ne dispose d’aucune fourrière pour dégager les véhicules accidentés, paralysant ainsi toute réponse rapide et efficace. Si Ulrich Manfoumbi Manfoumbi souhaite réellement s’attaquer à l’insécurité routière, il doit d’abord s’attaquer aux blocages structurels qui paralysent la DGSR. Il doit la transformer en pilier stratégique de sa politique. Et pour sensibiliser davantage les citoyens, l’État gagnerait à publier chaque mois les statistiques de mortalité routière, afin de confronter le pays à l’ampleur de l’hécatombe.
GMT TV