Santé : Le Gabon, en route vers la radiologie interventionnelle avec la solution médicale
Le secteur de la santé au Gabon serait-il à l’aube d’une révolution avec l’introduction de la radiologie interventionnelle ? Ce domaine novateur de la médecine, mêlant diagnostic et traitement ciblé, pourrait redéfinir l’offre de soins dans le pays. Lors de la deuxième journée de la radiologie, tenue les 7 et 8 novembre à l’école d’application du service de santé militaire de Libreville, le Dr Jean François Ntoutoume Émane, radiologue gabonais, a suscité l’enthousiasme grâce à ses présentations et à ses interventions cliniques réussies. De quoi envisager un avenir prometteur pour la médecine gabonaise.
Radiologue interventionnel à l’hôpital Foch de Paris, le Dr Ntoutoume est un pionnier, le seul gabonais formé à cette spécialité encore peu répandue sur le continent, et qui reste presque inexplorée au Gabon. Au cours de son séjour de deux jours à Libreville, il s’est entouré de spécialistes, notamment le Dr Paul Émile Labeyrie et Patrick Bernard Kouassi, manipulateur en radiologie. Ensemble, ils ont offert aux professionnels de santé gabonais un aperçu direct de cette discipline de pointe en menant des consultations en temps réel dans une salle équipée pour l’occasion.
Cette démarche immersive a permis à l’audience locale d’observer les pratiques du Dr Ntoutoume et d’évaluer les bénéfices concrets de la radiologie interventionnelle. Face aux défis techniques, le Dr Ntoutoume et son équipe ont démontré l’efficacité de leurs interventions, dans un contexte où les équipements médicaux sophistiqués manquent encore. Une démonstration de savoir-faire, mais aussi de résilience face aux contraintes locales.
Des soins moins invasifs pour des traitements plus ciblés
La radiologie interventionnelle se distingue par son approche minimale pour des traitements sophistiqués. Elle permet de diagnostiquer et de traiter des pathologies complexes de façon moins invasive, réduisant ainsi les risques et favorisant une récupération plus rapide. À l’hôpital Foch, le Dr Ntoutoume intervient régulièrement sur des cas variés, allant du traitement des fibromes utérins à la chimioembolisation des tumeurs hépatiques, en passant par les thrombectomies mécaniques pour les AVC. Ces avancées ouvrent la porte à des perspectives de soins optimisés pour les patients gabonais.
Le retour d’un spécialiste qui n’oublie pas ses racines
Ancien étudiant en médecine à Lille après un bac scientifique au lycée français de Madrid, le Dr Ntoutoume n’a jamais perdu de vue l’objectif de contribuer au développement de la médecine dans son pays natal. « Mon but est de mettre mes compétences au service de mon pays, afin de contribuer au développement d’une médecine de pointe ici-même », a-t-il déclaré avec conviction lors de cet événement. Cette initiative a été rendue possible grâce au soutien de la Société Gabonaise de Radiologie, présidée par le Pr Béatrice Yvette Nguema, ainsi qu’au concours du Dr Christelle Chaviot, radiologue en chef à l’hôpital des instructions des armées du PK9.
Vers une implantation durable de la radiologie interventionnelle au Gabon ?
La présentation du Dr Ntoutoume a suscité un intérêt croissant parmi les professionnels de santé gabonais. Beaucoup, parmi les responsables de la société gabonaise de radiologie, voient cette discipline comme une solution pour moderniser les soins et renforcer l’expertise médicale locale. Le Dr Ntoutoume, accompagné de ses partenaires, se montre optimiste quant à la faisabilité d’un tel projet, porté par l’engagement de ses confrères et la volonté de créer un environnement propice à l’innovation médicale au Gabon.
Soutenu par des experts locaux et internationaux, ce projet pourrait faire du Gabon un pionnier de la radiologie interventionnelle en Afrique centrale. « Avec la radiologie interventionnelle, nous pouvons non seulement améliorer la qualité des soins, mais aussi réduire les complications post-opératoires, raccourcir les séjours à l’hôpital et offrir à nos patients une meilleure prise en charge », a souligné le Dr Ntoutoume.
Cette première mission de sensibilisation ouvre donc la voie à une modernisation du secteur de la santé gabonais. Le Gabon va-t-il effectivement embrasser cette technologie de pointe et en faire un levier pour une médecine plus accessible et performante ? Si l’avenir reste à écrire, le Dr Ntoutoume et son équipe montrent que l’engagement citoyen et le transfert de savoir-faire peuvent faire une réelle différence pour un Gabon plus fort, uni autour de la santé de ses citoyens.
GMT TV