RDC : Le gouvernement reste ferme sur l’application de la peine de mort aux « Kulunas »
En République démocratique du Congo, la lutte contre les « Kulunas », ces bandes de délinquants urbains qui sévissent à Kinshasa, a pris un nouveau tournant depuis le lundi 6 janvier 2025. Constant Mutamba, ministre de la Justice, a annoncé que les membres de ces gangs encourent désormais la peine capitale, quel que soit le délit commis. Une mesure qui suscite une vive polémique au sein de la communauté nationale et internationale, selon Radio France Internationale (RFI).
Une mesure de dissuasion. Lors d’une conférence de presse, Constant Mutamba a justifié cette décision par la gravité des actes commis par les « Kulunas », responsables de nombreux méfaits qui terrorisent les habitants de la capitale congolaise. « Beaucoup de ces prisonniers ont brisé des menottes. C’est extrêmement grave ! Ils ont été habitués à la largesse de la justice et des forces de l’ordre », a-t-il déclaré.
En réponse, plus de 150 délinquants ont été transférés vers des prisons plus sécurisées à Angenga et Luzumu. Cette décision, bien que critiquée par des organisations de défense des droits de l’homme, a été accueillie favorablement par une partie de la population qui se sent soulagée.
Le cadre juridique et les réserves
Le ministre a précisé que l’application de la peine de mort reste soumise à un processus légal strict. « C’est seulement à l’épuisement des recours que la peine de mort peut être exécutée », a-t-il rappelé. Il a également souligné que cette décision nécessite une requête présidentielle, le dernier mot revenant au magistrat suprême.
Bien que la peine de mort ait été abolie en 1986 avant d’être réintroduite en 2006, elle n’a pas été appliquée depuis 2003. Cette situation alimente le débat, certains la jugeant incompatible avec les droits de l’homme, tandis que d’autres y voient un moyen efficace de restaurer l’ordre public.Malgré les controverses, cette mesure semble avoir renforcé la sécurité à Kinshasa, notamment durant les fêtes de fin d’année.
Josée Biloghe, journaliste stagiaire