Rachat d’Assala : Trafigura et BP désormais en pôle position ?
Dans la dernière ligne droite de son rachat des actifs d’Assala Energy, l’Etat gabonais a reçu deux soutiens de poids récemment avec le projet de financement commun du négociant Suisse Trafigura et de la major britannique British Petroleum comme annoncé par le ministère en charge de l’Economie et des participations de l’Etat. Reçu par Mays Mouissi ce mercredi 22 mai 2024, les responsables des deux mastodontes entendent rafler la mise dans cet épineux dossier. Un retour en arrière dans la mesure où Assala avant son rachat en 2017, était détenue par une autre compagnie anglo-néerlandaise en l’occurrence Shell.
A quelques jours de la fin du délai légal requis pour son droit de préemption, Gabon Oil Company (GOC) et l’Etat gabonais opèrent de grandes manœuvres. Objectif affiché, boucler enfin ce rachat d’Assala qui devrait selon les mots du président de la Transition, « augmenter nos recettes et marquer la souveraineté du pays dans le secteur pétrolier, poumon de notre économie ». Ainsi, depuis la semaine écoulée, GOC s’est attaché les services d’un nouveau conseil juridique avec le cabinet d’avocats Norton Rose Fulbright et d’un nouveau stratège financier avec la banque Premier Invest. Mais pas que.
En effet, reçu en audience ce mercredi par le ministre de l’Economie et des Participations, Mays Mouissi, Bertrand Rose, Directeur Général de Trafigura, Matthieu Milandri, Responsable financier de Trafigura et Xavier Venereau, également Responsable financier et de la Commercialisation des produits pétroliers chez British Petroleum, ont présenté leur projet d’accompagnement financier de la reprise d’Assala Energy. Un soutien de poids et de taille pour l’Etat gabonais, sous pression pour finaliser l’opération depuis plusieurs semaines. Une opération, on le rappelle, évaluée à plus de 1,2 milliard de dollars US soit plus de 800 milliards de FCFA.
Le duo Trafigura-BP désormais en pôle position
Après avoir longtemps tergiversé, l’Etat gabonais qui avait engagé des négociations avec Vitol et le groupe turc BGN au tout début, avant d’y ajouter Gunvor, semble désormais avoir trouvé chaussure à son pied avec ce duo surprenant, mais largement en capacité de financer cette opération. Troisième compagnie pétrolière mondiale depuis ses fusions avec Amoco, Atlantic Richfield (Arco) et Burmah Castrol, BP, valorisé à plus de 115 milliards de dollars US et plus grande société du Royaume-Uni, pourrait à travers cette opération, marquer son empreinte sur le continent où en dépit de son retrait du gigantesque projet gazier du Sénégal, elle entrevoit d’autres perspectives en Angola, en Égypte et en Mauritanie.
Quant à Trafigura, valorisée à près de 320 milliards de dollars US, elle reste une valeur sûre du négoce, notamment pétrolier et gazier. L’entreprise qui avait déjà fait part le mois dernier de sa volonté d’accompagner la transition économique et le développement du pays, pourrait donc avoir obtenu gain de cause en s’associant à l’un des plus gros deals de l’histoire de notre jeune nation. Un premier intérêt du groupe basé à Singapour dans le secteur pétrolier, qui pourrait déboucher sur un autre dans le secteur gazier « qui le passionne beaucoup » comme l’annonçaient ses émissaires il y a quelques semaines au détour d’une rencontre avec le ministre du pétrole et du gaz, Marcel Abéké.