A La UneADMINISTRATION

Publication de rapports : la Direction générale de l’économie retombe dans ses travers

Ecouter l'article

Alors que dès l’arrivée du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et de son gouvernement, elle avait retrouvé de l’entrain et de la crédibilité en publiant notamment les notes de conjoncture sectorielle dans des délais relativement courts, une dizaine de mois plus tard, la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale (Dgepf) semble retomber dans ses travers, tout comme sa cadette du Budget et des finances publiques. En dépit du fait que la situation économique du pays commande d’avoir un accès libéralisé aux données et aux informations économiques, cette direction stratégique peine une nouvelle fois à s’impliquer dans ce rôle comme c’était déjà le cas sous le régime déchu.

Les données économiques jouent un rôle crucial dans l’élaboration des politiques, des décisions et de la trajectoire globale de l’économie d’un pays. Au Gabon, la publication de ces données est en grande partie assignée à la Direction Générale de l’Economie et de la Politique Fiscale (DGEPF) qui a, à sa tête, l’indéboulonnable Jean Baptiste Ngolo Allini, pourtant critiqué pour sa lenteur et l’opacité de sa gestion. Placée sous l’autorité du Ministre en charge de l’Économie et des Participations, cette direction chargée d’analyser, d’orienter et de promouvoir l’Economie nationale, éprouve toutes les peines à accomplir sa mission. 

En effet, le dernier tableau de bord de l’économie qu’elle a publié couvre uniquement l’exercice 2022, on est donc pas en mesure de savoir à, l’heure actuelle comment s’est portée l’économie nationale en 2023 pourtant nous sommes au mois de juin 2024. Concernant les notes de conjoncture sectorielles, seul rapport qu’elle s’autorise relativement à publier de temps à autre, la dernière date de décembre 2023. Pour ce qui est du tableau de bord de l’économie provinciale, la dernière publication date de 2019 après un arrêt de plus de cinq ans. C’est à croire que la Dgepf, n’a pas conscience du fait que ces informations économiques, aident à concevoir les stratégies économiques et sociales de l’Etat.

Élaboration de politiques et confiance des investisseurs

Alors que le gouvernement est censé s’appuyer sur les données économiques pour formuler des politiques monétaires, fiscales et réglementaires, que les investisseurs, tant nationaux qu’internationaux, surveillent de près les indicateurs économiques pour évaluer la santé économique et la stabilité du pays qui suscite toujours pas mal d’interrogations comme viennent d’ailleurs de le résumer le Fonds monétaire international (FMI), et que ces données économiques si elles sont positives peuvent renforcer la confiance des investisseurs et attirer les investissements, rien n’y fait. La Dgepf se mure dans le silence, réduisant son apport au rôle d’observateur, là où elle devrait permettre de créer les conditions d’un environnement économique attractif et compétitif à partir des textes législatifs en la matière.

Censée fournir des informations précieuses aux entreprises afin qu’elles puissent prendre des décisions éclairées concernant les stratégies d’investissement, d’expansion ou encore d’embauche, cette direction que l’on pensait avoir retrouvé avec l’arrivée du CTRI semble au final être restée bloquée dans l’ancien régime, du moins en termes de pratiques. Résultat, pour obtenir des données fiables sur notre pays, on s’en remet aux rapports du FMI ou de la Banque mondiale. Engagé dans un processus de viabilisation de notre économie, les autorités de la transition devront très vite améliorer cette façon de faire, car qu’on se le dise, nous vivons à l’ère de l’économie de l’information.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page