Projet de Constitution : « Avancées et défis » selon Jean Delors Biyogue Bi Ntougou
Le Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, expert en gouvernance, a présenté un aperçu des avancées, des opportunités et des défis posés par le projet de Constitution qui sera bientôt soumis à référendum. Dans une conférence de presse tenue le jeudi 31 octobre 2024, il a expliqué comment cette Constitution, comparée aux indicateurs de bonne gouvernance de la Commission Économique pour l’Afrique de l’ONU, peut transformer la gouvernance au Gabon en matière de transparence, d’intégrité et de séparation des pouvoirs.
Au cours de sa conférence de presse, au terme de laquelle il a appelé à voter « oui » au référendum du 16 novembre prochain, le Dr. Biyogue Bi Ntougou a notamment évoqué cinq axes principaux : la gouvernance politique, la gouvernance économique, les contre-pouvoirs institutionnels, l’efficacité des institutions et la garantie des droits humains. À travers cette grille d’analyse, il a souligné les progrès significatifs en matière de participation démocratique et d’équilibre des pouvoirs entre les différentes institutions.
Des avancées notables pour la démocratie et l’équité sociale
Parmi les avancées, le Dr Biyogue Bi Ntougou a mis en avant le renforcement de la représentation politique, comme l’égalité d’accès aux mandats électifs pour les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Le projet introduit également des mesures pour limiter les mandats présidentiels à deux et interdire la transmission héréditaire du pouvoir, une initiative marquante pour éviter la concentration excessive du pouvoir exécutif.
En matière de contre-pouvoirs, le texte donne au Parlement un rôle accru dans le contrôle de l’action gouvernementale. L’Assemblée nationale et le Sénat pourront désormais interroger et enquêter sur les actions de l’exécutif, garantissant ainsi une meilleure transparence. « La possibilité de destituer le Président de la République via la Haute Cour de Justice est également considérée comme une avancée majeure pour la justice politique et la responsabilité de l’exécutif », précise Jean Delors Biyogue Bi Ntougou.
Des défis à relever pour garantir l’application des réformes
Toutefois, plusieurs défis persistent. Jean Delors Biyogue Bi Ntougou a insisté sur l’importance pour les citoyens de s’approprier cette Constitution et de veiller à son respect par les futurs gouvernants. Il a également évoqué le rôle crucial du bon sens des dirigeants, appelés à servir l’État et non des intérêts particuliers.
Selon lui, le projet requiert par ailleurs une mise en œuvre politique forte pour adapter les lois et garantir que cette Constitution soit la référence ultime dans la gestion de l’État. « La protection de ce texte constitutionnel dépendra non seulement des institutions, mais aussi de la volonté politique des dirigeants et de la vigilance du peuple », a-t-il martelé lors de son propos liminaire.
En somme, cette nouvelle Constitution représente une opportunité pour le Gabon de renforcer sa gouvernance démocratique et de lutter contre la corruption, mais elle exige un engagement soutenu pour transformer les principes en réalités concrètes.