Présidentielle 2025 : roulées dans la farine, des associations menacent de voter contre Oligui Nguema à Port-Gentil

À Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, une situation tendue se profile à l’approche des élections présidentielles de 2025. Plusieurs dizaines d’associations, initialement engagées en faveur de Brice Clotaire Oligui Nguema, menacent de retirer leur soutien en raison d’une présumée injustice financière, rapporte le site d’actualité Ogooué Maritime Infos (OMI).

Depuis le 29 mars dernier, ces associations battaient campagne pour le président-candidat Oligui Nguema, dans l’espoir de contribuer à son élection. Cependant, une série de révélations a semé le trouble et suscité la déception parmi ses partisans locaux. D’après des sources proches du dossier, la coordination de campagne de la province de l’Ogooué-Maritime aurait assuré à ces organisations qu’un financement avait été prévu pour soutenir leurs actions.

Du rififi autour des moyens financiers octroyés pour la campagne d’Oligui Nguema

« On nous a promis un million par association, mais à notre grande surprise, les montants reçus étaient nettement inférieurs, souvent moins de cent mille », déplorent les présidents des associations concernées, cité par OMI. Ce sentiment d’injustice est amplifié par la conviction que ces fonds n’ont pas été détournés au niveau local, mais plutôt par des responsables d’un groupe politique influent.

Les leaders associatifs n’ont donc pas manqué d’exprimer leur frustration. « Si nous ne recevons pas ce qui nous revient, nous n’irons pas voter pour Oligui Nguema. Ce n’est pas normal qu’un engagement financier du président soit simplement retenu par quelqu’un d’autre, alors que nous, sur le terrain, travaillons durement. », ont-ils lancé. Ils ont par la suite dénoncé également le manque de matériel de campagne qui leur aurait également été promis, accusant les responsables d’avoir gardé ces ressources.

Initialement, ces responsables souhaitaient organiser une déclaration publique le 9 avril au sein de la foire municipale afin de dénoncer la situation et attirer l’attention du candidat. Toutefois, face à des menaces présumées de représailles, notamment des intimidations sur une intervention policière, ils ont été contraints au silence.

Cette situation soulève inévitablement la question du vote intéressé, un phénomène bien ancré dans certaines pratiques politiques. De nombreux électeurs sont souvent tentés de soutenir un candidat en échange d’avantages matériels, et non en fonction des projets socio-économiques proposés. 

Il est impératif de s’interroger sur les méthodes utilisées en politique, où les ligues populaires sont souvent laissées pour compte et rarement récompensées pour leurs efforts. À quelques heures du scrutin, cette affaire pourrait avoir des conséquences pesantes sur l’issue du vote à Port-Gentil, tout en mettant en lumière des pratiques qui interpellent sur l’éthique en politique gabonaise.