Présidentielle 2025 : le ministère de l’Intérieur mise sur des isoloirs démontables « made in Gabon »

Dans un contexte post-transition marqué par une volonté affirmée de modernisation du système électoral, le ministère de l’Intérieur a profité de la présidentielle du 12 avril 2025 pour expérimenter une innovation majeure : des isoloirs électoraux fabriqués localement, démontables et réutilisables. Conçus par de jeunes ingénieurs gabonais, ces équipements ont été testés dans plusieurs communes du Grand Libreville, suscitant un accueil favorable.

Présents dans environ 700 bureaux de vote répartis à Libreville, Owendo, Ntoum et Akanda, ces isoloirs conçus en fer vidé ont constitué une nouveauté de taille. À la fois robustes, légers, démontables et facilement transportables dans un simple sac, ils traduisent une approche pragmatique et durable du matériel électoral. « C’est la première fois que nous utilisons un isoloir de ce type, c’est propre, pratique et ça donne une autre image du scrutin », a confié un électeur de Nzeng Ayong, visiblement séduit par le dispositif.

Une innovation patriotique au service d’une démocratie moderne

Derrière cette avancée se cache une volonté politique claire : faire du génie local un levier de modernisation de l’administration électorale. « Ces isoloirs sont le fruit du travail de jeunes Gabonais. En les mobilisant, nous faisons un choix stratégique en faveur de la jeunesse, de la compétence nationale et de l’indépendance technique de notre processus électoral », a déclaré un cadre du ministère de l’Intérieur, sous couvert d’anonymat.

Financés intégralement sur fonds publics, ces isoloirs ont vocation à devenir un standard pour les prochaines consultations électorales. Leur production locale permet non seulement de réduire les coûts d’importation, mais aussi d’inscrire l’innovation au cœur d’un modèle électoral souverain. Une perspective que les autorités entendent bien approfondir à l’avenir.

Vers une généralisation à l’échelle nationale

Si l’expérience pilote a porté sur 700 unités, elle pourrait s’élargir à l’ensemble des 3 000 bureaux de vote du pays dès les prochaines élections. « Il s’agit là d’un pas de plus vers une démocratie plus moderne, plus responsable, mais surtout plus gabonaise dans son organisation », a commenté un observateur électoral indépendant.

À l’heure où la Ve République s’installe progressivement, ce type d’initiative illustre la volonté des autorités de rompre avec l’improvisation logistique qui a longtemps fragilisé les opérations électorales au Gabon. L’innovation technologique, lorsqu’elle est portée par les compétences nationales, peut devenir un véritable levier de crédibilité et d’efficacité démocratique. Une leçon que les électeurs semblent déjà avoir intégrée.