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Port-Gentil : un violent incendie ravage le quartier Chic

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En plein cœur de la saison sèche, un incendie dévastateur a frappé le quartier Chic dans le 2ᵉ arrondissement de Port-Gentil, réduisant en cendres plusieurs habitations précaires. Si aucune perte humaine n’est à déplorer, les dégâts matériels sont considérables. En toile de fond : l’impuissance chronique des sapeurs-pompiers, symptomatique d’un État qui laisse ses services de secours sans moyens.

C’est un nouveau drame urbain qui s’est noué le week-end dernier à Port-Gentil. Vers 15 heures, dans les ruelles étroites et poussiéreuses proches du marché du Grand Village, un incendie d’origine électrique présumée s’est déclaré dans une habitation construite en matériaux de fortune. En quelques minutes, le feu a gagné tout un périmètre de maisons en bois entassées les unes contre les autres. Flammes spectaculaires, panique des habitants, pertes de denrées, d’économies de toute une vie et de documents vitaux : le quartier Chic porte aujourd’hui les stigmates d’une catastrophe évitable.

Des secours tardifs et limités, faute de moyens

Si les sapeurs-pompiers ont fini par maîtriser le brasier, leur intervention tardive et mal équipée illustre une réalité accablante : l’État gabonais n’a jamais fait de la sécurité civile une priorité. Les soldats du feu, livrés à eux-mêmes avec des véhicules vétustes et des équipements obsolètes, peinent à répondre aux urgences. « Ils ont fait ce qu’ils ont pu, mais sans matériel, on ne sauve pas des vies, on limite juste les dégâts », déplore un habitant visiblement en colère.

L’intervention, qui a duré près de 45 minutes, a permis de circonscrire le sinistre, mais n’a pas empêché la destruction de plusieurs appartements et la coupure d’électricité dans une partie de la ville, conséquence de câbles à haute tension consumés dans les flammes. Un décor de désolation qui révèle les limites criantes de notre système de secours.

Une urbanisation anarchique, reflet du désengagement public

Ce sinistre remet au goût du jour les carences structurelles de la capitale économique. Dans ces quartiers périphériques où l’habitat précaire prospère, aucune politique de prévention, aucun plan d’aménagement digne de ce nom ne semble exister. Les logements faits de bois, entassés sans norme, se consument à la première étincelle, pendant que l’État regarde ailleurs.

Trop souvent, les incendies dans ces zones sont banalisés, classés dans la rubrique « faits divers », sans qu’aucune réforme profonde ne soit engagée. Jusqu’à quand faudra-t-il compter sur le courage de pompiers sous-payés, sous-formés et sous-équipés pour compenser l’inaction d’un État démissionnaire ?

À l’heure où les températures grimpent et que les risques d’incendies se multiplient, la question n’est plus seulement celle des flammes, mais de l’abandon. Ce drame de Port-Gentil n’est pas une fatalité. C’est le résultat d’un choix politique : celui de ne pas protéger les plus vulnérables.

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