Politique Sécuritaire : aveu d’échec pour le gouvernement ?
Alors que l’insécurité gagne du terrain au Gabon, les ministres de la Défense Nationale et de l’Intérieur et de la Sécurité, le Gén. Brigitte Onkanowa et Hermann Immongault ont récemment admis des failles dans le dispositif sécuritaire national, ce lors de la séance de Questions orales au gouvernement à l’Assemblée nationale de transition le 19 novembre dernier. Cet aveu met en lumière les limites de la stratégie actuelle et soulève des interrogations sur la capacité du gouvernement à garantir la protection des citoyens dans un contexte de crise institutionnelle.
Depuis plusieurs années, le Gabon fait face à une dégradation continuelle de son climat sécuritaire. Les actes de banditisme se multiplient, notamment dans les grandes villes comme Libreville, où les agressions, homicides, trafic de stupéfiants et vols sont récurrents. Malgré l’instauration de diverses mesures strictes telles que le couvre-feu ou le déploiement renforcé des forces de défense et de sécurité sur les grandes artères, le sentiment d’insécurité reste omniprésent.
Un système de sécurité défaillant ?
Durant leurs interventions respectives à l’Assemblée Nationale, les chefs des portefeuilles de la défense et de l’intérieur ont énuméré quelques-unes des défaillances actuelles. Une hausse des cas d’homicide, la corruption et la perméabilité des frontières . « En ce qui concerne les acteurs du trafic, ils sont composés de jeunes compatriotes âgés de moins de 31 ans souvent sans emploi ou élèves et étudiants », a reconnu Hermann Immongault avant de poursuivre « un autre groupe composé de trafiquants nigérians opère à la fois dans le transport de clandestins et de cannabis (…) et corrompent souvent le agents administratifs pour faciliter leurs activités en utilisant la route et la voie ferrée », a déclaré le ministre de l’Intérieur et de la sécurité
Celà met en lumière les lacunes criantes dans les dispositifs de sécurité nationaux. En effet, rien que sur les huit premiers mois de cette année, et en dépit du fait que le pays se trouve en régime militaire, ce sont près de 4 000 crimes et délits qui ont été enregistrés, selon le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Une situation d’autant plus incompréhensible que l’Etat a, ces derniers mois, considérablement investi dans des équipements roulants, mais aussi en termes de recrutements de personnels de défense et de sécurité. A ce propos, une autre phase de recrutements est d’ailleurs en cours. Elle devrait permettre de renforcer les équipes, sans doute dans l’optique de mettre en œuvre la politique de patrouilles pédestres voulues par les plus hautes autorités.