PNPE : Puanne Paulin Moussounda en flagrant délit de gabegie financière
Service public destiné à l’emploi en République gabonaise, le Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE), ex-Office national de l’emploi (ONE), semble éprouver toutes sortes de difficultés à mener à bien ses missions. De 1993, date à laquelle il a été créé à aujourd’hui, son impact est minime. Le taux de chômage, notamment chez les jeunes où il dépasse les 40%, et le peu de réformes enregistrées depuis sa mise en orbite, soulignent cet état de fait. En dépit de ce constat alarmant, ces différents responsables n’hésitent pas à en profiter. Puanne Paulin Moussounda, actuel directeur général de cette entité, en est la parfaite illustration, puisqu’à la lecture de documents dont Gabon Media Time a reçu copie, il serait coupable de conflit d’intérêt patent.
Les dérives au sein des établissements publics, ou services publics personnalisés (SPP), ont atteint un tel niveau, qu’aujourd’hui les réformer n’est plus une option, mais une obligation. Faiblesse des tutelles technique et financière et donc du contrôle administratif et budgétaire sur lesdites administrations (SPP). Perception de l’autonomie des SPP comme une indépendance vis-à-vis de l’État central et de ses comptes. Absence de reporting sur la performance financière des SPP. La liste des dérives enregistrées est longue et coûte très cher au contribuable, qui n’en profite guère. Et c’est là tout le problème.
Prenons le cas d’une entité comme le Pôle national de promotion de l’emploi, ex-Office National de l’Emploi. En 31 ans d’existence, cet outil au service des Gabonais en quête d’un emploi, s’est totalement enrayé. Pire encore avec l’arrivée à sa tête d’un nouveau dirigeant nommé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Puanne Paulin Moussounda, ancien conseiller à la présidence de la République gabonaise, semble avoir trouvé en sa nouvelle fonction, le moyen de s’engraisser de fort belle manière. Selon nos informations, celui qui promettait dès son arrivée de réinventer l’emploi « en donnant au PNPE la prééminence qui lui revient dans le marché de l’emploi », ne donnerait cette prééminence qu’à lui-même.
Conflit d’intérêt et népotisme ?
Selon des sources internes, depuis sa prise de fonction, celui qui sur le plateau des « Grands dossiers » promettait « Coller aux impératifs et exigences de la Transition. C’est-à-dire aller vite et bien », agirait bien plus en homme d’affaires qu’en responsable administratif. Ce dernier aurait, par exemple, octroyé à une entreprise qu’il a lui-même créée dans le domaine de la communication, un marché de 24 millions de FCFA par année. Le voilà donc à la fois contractant et contracteur, dans une affaire qui engage les fonds de l’Etat. Nous avons d’ailleurs pu entrer en possession de ces documents, qui confirment cette dérive empreinte de gabegie financière que tente pourtant, à première vue, de combattre le CTRI. D’ailleurs contacté par Gabon Media Time par courrier avec accusé de réception le 13 août 2024, l’intéressé n’a jusqu’à lors pas trouvé le temps nécessaire pour nous entretenir, violent au passage une obligation légale contenue à l’alinéa 1er de l’article 56 du Code de la Communication qui dispose : « les professionnels des médias ont libreaccès à la collecte, au traitement et à la diffusion de l’information ».
Autre fait marquant, le nouveau directeur général du PNPE, plutôt que de s’attaquer à la question de l’emploi chez les jeunes, serait arrivé avec au moins six conseillers alors que selon des sources internes son prédécesseur n’en avait qu’un, prenant au pied de la lettre l’adage qui dit « charité bien ordonnée commence par soi-même ». Homme d’affaires devenu. Machine à dégainer les emplois pour ses proches, Puanne Paulin Moussounda semble bien à l’aise dans son nouveau fauteuil, quand les jeunes Gabonais viennent d’être appelés par le président de la transition à « s’approprier les petits métiers ». Ce même président qui entend pourtant « restructurer l’économie nationale ».
Quand on sait que le PNPE a reçu entre 2021 et 2023, des subventions de l’ordre de 2 milliards de FCFA par an pour mener à bien ses missions soit l’équivalent du montant reçu cette année par Pascal Ogowet Siphon pour tenter d’amorcer le décollage du très stratégique secteur touristique, difficile de comprendre que l’Etat central n’ait pas un regard plus incisif sur cette entité. Une entité pourtant au cœur de la stratégie de l’employabilité, face aux difficultés pour les jeunes à trouver des emplois dans de bonnes conditions.