Pétrole : le Gabon relance l’exploration en eaux profondes pour booster sa production

Début juillet 2025 le Gabon a rendu public de nouvelles directives destinées à accélérer l’attribution de licences pour l’exploration en offshore profond. Ce secteur est considéré comme crucial pour inverser la tendance à la baisse de la production pétrolière, qui est passée de 365 000 barils par jour 1996 à environ 200 000 barils par jour en 2023.

Le ministère du Pétrole a souligné que 72% de son domaine maritime reste encore inexploré, offrant un potentiel considérable pour de futures découvertes. Les autorités tablent sur le Code des hydrocarbures, adopté en 2019, qui modifie la fiscalité et les parts de production afin d’attirer de nouveaux investissements. Selon l’Agence Ecofin plusieurs compagnies auraient déjà exprimé leur intérêt pour la prochaine campagne d’appels d’offres.

Des conditions contractuelles jugées plus attractives

Les changements apportés par la loi renforcent les incitations fiscales, en offrant des taux d’imposition plus bas et en permettant de récupérer les coûts sur une période plus courte. BW Energy, société indépendante basée à Oslo, a déjà intensifié l’acquisition sismique en trois dimensions sur ses permis situés à l’ouest du delta de l’Ogooué. De son côté, Panoro Energy, un autre producteur coté à Londres, a également augmenté son budget d’exploration, en mettant en avant un environnement contractuel plus compétitif. 

Les analystes de GlobalData estiment que le coût de développement en eaux profondes dans le golfe de Guinée demeure inférieur à quarante dollars le baril, ce qui soutient la viabilité de nouveaux projets malgré la volatilité des prix.

Les financements proviennent principalement de banques régionales, prêtes à syndiquer des prêts avec des garanties sur la production future. Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les décaissements dans le secteur énergétique ont progressé de 22% au premier semestre. Les compagnies juniors bénéficient d’un mécanisme d’amortissement accéléré introduit par le ministère des Finances pour les équipements sous-marins, réduisant la charge fiscale de moitié durant les cinq premières années d’exploitation, un atout décisif pour les forages en eaux profondes.

Modernisation des infrastructures en aval

Parallèlement, Libreville vise à sécuriser davantage de revenus en modernisant la Société gabonaise de raffinage (Sogara), avec une capacité de traitement atteignant 35 000 barils par jour après travaux. La raffinerie de Port-Gentil, dont l’activité est partiellement arrêtée depuis 2023, bénéficiera aussi de ces efforts de modernisation.