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Patrick Christian Ebe : « les annonces unilatérales sur l’augmentation de la prime n’engagent pas l’administration »

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C’est le sujet du moment dans la sphère financière publique gabonaise. En marge de fastueuses célébrations de la fête du travail, le directeur général du budget et des finances publiques (DGBFiP), Aurélien Mintsa Mi Nguema, annonçait sans fourcher à ses collaborateurs « l’augmentation de primes (à la performance budgétaire) ». Une déclaration pour d’aucuns anodine, mais qui a eu le don d’agacer sa hiérarchie, puisque le secrétaire général du ministère de l’Économie notamment, a dans la foulée tenu à rappeler que  « la commission bipartite administrations-syndicats des régies financières et administrations assimilées est seule compétente pour se prononcer sur les questions liées au versement de la PPB ».

Dans un rapport publié ce mardi 28 mai 2024, les administrateurs du Fonds Monétaire International (FMI) ont fustigé les errements du gouvernement actuel sur les questions de gestion des équilibres budgétaires. Pointant notamment du doigt des déséquilibres fiscaux de grande ampleur tout en tirant la sonnette d’alarme. Ces conclusions préoccupantes deux mois après avoir invité le gouvernement à poursuivre « les efforts visant à renforcer la transparence et la gestion des finances publiques », le sont d’autant plus que de hauts cadres de l’administration censés donner le ton, s’adonnent à des déclarations populistes pouvant donner lieu à des dérapages budgétaires. 

En effet, lors de la cérémonie relative à la fête du travail 2024, le directeur général du budget et des finances publiques (DGBFiP), a déclaré « l’augmentation de primes (à la performance budgétaire) » à ses agents. Une déclaration qui a poussé les secrétaires généraux des ministères des Comptes publics et de l’Économie, à sortir de leur réserve. Dans un communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale le lundi 27 mai 2024, Patrick Christian Ebe, première autorité administrative du ministère de l’Economie et des Participations, a ainsi souligné que « la commission bipartite administrations-syndicats  des régies financières et administrations assimilées seule compétente pour se prononcer sur les questions liées au versement de la prime PPB (prime à la performance budgétaire, NDLR) ». 

La hiérarchie appelle le DGBFiP au respect du décret n°160/PR/PM du 30 juin 2022 

Mieux encore, tout en mettant « en garde contre toute déclaration à l’initiative de personnes non habilitées pour se prononcer de façon unilatérale sur des mesures qui sont du ressort de ladite commission », Patrick Christian Ebe a appelé au respect du décret n°160/PR/PM du 30 juin 2022. Celui-ci dispose en son article 3, que la PPB « a pour objet de récompenser la performance individuelle et le rendement collectif produits dans le cadre des objectifs des recettes budgétaires assignés chaque année par la Loi de finances » d’une part, et que ladite prime est encadrée par un Comité d’Administration composé notamment des ministres chargés de l’Économie, du Budget, des Comptes Public des Hydrocarbures. 

Une prime uniquement adossée à de réelles performances budgétaires

Chargé notamment de « veiller à la bonne application du présent décret, de s’assurer trimestriellement du niveau de réalisation des objectifs budgétaires fixés par la loi de finances, de contrôler les grilles d’évaluation des agents, de valider le montant à allouer aux administrations au regard de leurs performances globales et surtout de veiller à la conformité des montants alloués aux administrations au regard de leurs performances », ce Comité a donc les pleins pouvoirs sur cette PPB, qui au regard des nombreuses dérives budgétaires et financières de ces dernières années, ne saurait même pas être attribuée. C’est donc face à ce constat que le SG du ministère de l’Économie et des Participations, a rappelé que « les annonces relatives à une prétendue augmentation de la prime n’engagent pas l’administration mais uniquement les personnes qui en sont responsables ». 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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